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Abidjan : que se passe-t-il pour le ravitaillement des ‘‘marchés Gouro’’ en période de fêtes de fin d’année ?

Un marché Gouro fourni en banane.
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Le mois de décembre, avec ses fêtes de Noël et de nouvel an, sont en général des périodes où l’ensemble des marchés sont mis à contribution. Plus encore celui du vivrier pour satisfaire les nombreux besoins nutritionnels des populations. A la veille de ces fêtes pour l’année 2024, certains responsables des marchés du vivrier communément appelés ‘‘marché Gouro’’ font l’état des lieux.

Abondance vivrière pour le ravitaillement des marchés d’Abidjan

Les ‘‘marchés Gouro’’ par leur dynamisme et leur savoir-faire ont toujours œuvré à pourvoir les marchés urbains de toutes sortes de productions vivrières. D’ores et déjà, des mesures sont prises afin d’inonder la ville d’Abidjan de produits vivriers divers.

« En fin d’année, on fait le maximum pour approvisionner les marchés. Je dirai que nous sommes dans une bonne période d’abondance. Tous les produits convergent actuellement à Abidjan », a déclaré M. Boti Bi Boti Noël responsable du patrimoine et commercial du marché Gouro de Yopougon (CODIPROVY), pour rassurer d’emblée la population abidjanaise.

Cette période d’abondance selon lui, court en général entre août à décembre contrairement aux périodes intermédiaire (janvier à mars) et de pénurie (avril à juin).

A la curieuse question de savoir si des dispositions particulières sont prises par rapport aux fêtes qui s’annoncent de façon imminente. M. Boti Bi Noël de CODIPROVY soutiendra que « en tant professionnel du marché de vivriers, on a une plateforme qui approvisionne quotidiennement les villes. On prend naturellement les dispositions de sorte qu’à la veille des fêtes, le maximum soit fait pour approvisionner les marchés. Surtout ceux d’Abidjan. »

Il a souligné, en outre, que : « les ‘‘marchés Gouro’’ existent depuis 1992.  Nous avons, par conséquent, une expertise qui nous permet en pareille circonstance, de prendre toutes les précautions pour ravitailler suffisamment les marchés. »

Et les marchés de l’intérieur du pays ?

Si la capitale économique est le point de convergence de l’essentiel des productions vivrières, force est de constater que beaucoup de grandes villes de l’intérieur du pays ne bénéficient pas toujours de telles opportunités. A ce niveau, les réactions des spécialistes du vivrier interrogés, semblent nuancées. Mme Yao Lou Zan Hélène du marché Gouro d’Adjamé apprécie le problème sous deux angles.

« Les gens évacuent tout sur la ville d’Abidjan parce que dans la capitale économique, il y a plus d’argent », soutient-elle. Comme tout bon marché, argue-t-elle, il obéit à la loi de l’offre et de la demande. « Tout est une question de clientèle. Si par exemple dans la ville de Toulepleu, il n’y a pas de clients d’ignames, vous comprenez qu’il est inopportun de choisir de vendre à perte », dira-t-elle, avant de mettre en relief parfois, la mauvaise foi de certains correspondants qui, face aux espèces sonnantes et trébuchantes, se montrent indélicats quand elles choisissent de faire affaire avec eux.

Difficultés et propositions pour un meilleur ravitaillement des marchés du vivrier

De son côté, M. Boti Noël trouve que la Côte d’Ivoire étant un pays agricole, il faut changer le système d’approvisionnement en faisant en sorte que, relativement, les autres villes du pays soient également servies en cas de manque.

Au nombre des difficultés auxquelles ils sont soumis malgré la bonne volonté, tous pointent du doigt prioritairement les coûts exorbitants des frais de transport des marchandises et la défectuosité de certaines voies. « Le transport revient très cher. En dehors de celui-ci, il y a l’état des routes. C’est-à-dire comment faire sortir les produits des zones de production vers les grandes voies d’évacuation. On est obligé de se faire aider par les transporteurs de cacao. Bien souvent, les camions quittent là-bas très tard entre minuit et 1 heure du matin. Quand c’est le cas, vous êtes obligé d’attendre le camion à ces heures-là dans les champs », a expliqué madame Yao Hélène.

Ce point de vue est nettement partagé par M. Boti Bi qui précise que « il faut redoubler d’effort parce que nous sommes en campagne de cultures pérennes où, tous les produits sont convoyés par des camions. Ce qui fait que si vous n’avez pas votre propre parc auto, cela devient très difficile. Les gens vont spéculer sur le prix du transport des marchandises. Ce qui amène à sortir de l’argent doublement. »

Aussi poursuit-il, en précisant qu’un camion de 15 tonnes, qui, d’ordinaire coûte 400/600 mille FCFA entre Yamoussoukro et Abidjan, il revient à plus d’1 million. Parce que les propriétaires trouvent plus juteuses les campagnes de cacao et autres noix de cajou que le transport de vivriers.

Par contre, avec les 32/40 tonnes, en dépit du prix élevé, selon les responsables, sont beaucoup plus avantageux parce qu’on y met tout (bananes, aubergines, légumes, tomates…).

En guise de solutions à ces problèmes récurrents, M. Boti Bi soutient que « l’Office de la commercialisation des produits vivriers (OCPV) promet de nous doter de matériels roulants ».

Ce qui, selon lui, augure de meilleures perspectives. Même s’il reconnaît que la politique est, de prime abord, axée sur la production. Car, soutient-il, sans production, il n’y a pas de marchés. En d’autres termes, le primat est accordé aux coopératives de productions qui sont en amont de la chaîne ».

Avant de remercier cette structure et le Ministère du commerce ivoirien, qui facilitent la fluidité des marchandises. Autre plaidoyer auprès des décideurs (ministères du commerce et d’agriculture), c’est celui de changer le système d’approvisionnement afin que toute la Côte d’Ivoire soit servie. C’est-à-dire pouvoir prendre les vivriers de Ferké à Man/Bouna à Tabou ou vice-versa.

 Félix Yao

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