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Abidjan: des pays africains planchent sur une règlementation commune des droits des travailleurs migrants

La photo de famille des participants à l'ouverture de cette conférence sur la gouvernance unique des droits des travailleurs migrants dans les pays.
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L’Organisation internationale du travail (OIT) et la Commission de l’Union Africaine, en collaboration avec l’Organisation internationale des employeurs (OIE) et l’Organisation régionale africaine de la confédération syndicale internationale (CSI-Afrique), organisent une conférence/dialogue Africaine sur les migrations à Abidjan en Côte d’Ivoire depuis le mercredi 18 octobre 2023. Cette conférence entend aboutir sur un appel de l’Afrique à une action et proposition communes pour protéger les droits des travailleurs et travailleuses migrants.

Prof Dié Kacou, représentant le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale.

Ouvrant les travaux de cette conférence africaine sur la migration, Prof Dié Kacou, conseiller technique, représentant le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, maître Adama Karama, a indiqué que les migrations de main d’œuvre sont l’un des principaux défis auxquels le monde est confronté « et l’Afrique enquête d’une intégration économique plus renforcée n’y échappe pas. »

Il a dit que l’essentiel du flux migratoire en Afrique vers les autres régions du monde est intra-régional, en dépit de l’afflux important des migrants clandestins en provenance du continent africain vers les autres pays du monde.

Il reconnait, par ailleurs, que la diversité des réglementations en matière d’emploi, de travail, de protection sociale et l’insuffisance de normes au niveau continental rendent complexe une gestion optimale de la situation de la main d’œuvre migrante. A cet effet, pour le représentant du ministre Adama Kamara, il est nécessaire pour l’Afrique, à travers une mutualisation des efforts, d’améliorer la gouvernance de la migration.

« Il est donc fondamental, d’identifier ou d’améliorer les politiques ou actions déployées dans le cadre de la régulation de la migration dans nos pays, nos espaces régionaux et même à l’échelle du continent », a-t-il proposé. Citant la Côte d’Ivoire comme une terre d’hospitalité qui a toujours reçu des migrants en quête du bien-être, Prof Dié Kacou a fait savoir que les autorités ivoiriennes dans ces dernières décennies ont mis en place de nombreux mécanismes pour garantir une protection sociale aussi bien aux nationaux qu’à toute personne vivant sur le territoire ivoirien.

L’ambassadeur de Suisse en Côte d’Ivoire a réitéré le soutien de son pays pour cette lutte.

Et pour lui, ces mécanismes garantissant la protection sociale des migrants et nationaux en terre ivoirienne sont des instruments novateurs que sont la Couverture maladie universelle (CMU), pour le secteur de la santé et le régime social des travailleurs indépendants.

« Ces dispositifs traduisent tout l’intérêt accordé à la question de la migration de la main d’œuvre en vue d’apporter à toutes les populations un mieux-être et une protection accrue de leur droits fondamentaux au travail », a-t-il expliqué.

Mme Fanfan Rwanyindo Kayirangwa, directrice générale adjointe de l’OIT et directrice régionale pour l’Afrique de cette institution onusienne a indiqué qu’il est question, à travers cette conférence de faire le lit  d’une justice sociale pour les travailleurs migrants. « C’est une opportunité de réfléchir ensemble pour s’engager dans un dialogue inclusif », a-t-elle affirmé. La directrice régionale de l’OIT pour l’Afrique a appelé à un règlement unique en vers des pays africains de destination d’accueil. Aussi a-t-elle ajouté que 35% de femmes sont concernées par la question de migration. En précisant que la plupart des migrants sont des travailleurs ne bénéficiant pas de leurs droits, sous-traités et victime d’inégalité au niveau du genre en matière de travail.

La directrice adjointe et directrice régionale Afrique de l’OIT.

A en croire Mme Fanfan Rwanyindo Kayirangwa, l’avènement de la COVID a intensifié cette inégalité et a montré l’inefficacité des systèmes. Tous les intervenants, que ce soit de l’Union Africaine, le représentant des travailleurs et celui des employeurs, l’ambassadeur de  Suisse en Côte d’Ivoire, partenaire de la lutte… sont tous unanimes qu’il faut mutualiser les forces pour lutter en vue de l’amélioration des conditions des travailleurs migrants aussi bien sur le continent qu’ailleurs. Parce que le travailleur migrant est acteur de développement.

Ils ont également souligné le fait que c’est seulement 30% des migrants qui traversent l’eau. Il y a plutôt 80% de migrants qui se déplacent sur le continent. Il faut noter que plusieurs panels sont prévus durant les trois jours de travaux en vue de permettre aux pays africains participants, aux représentants des employeurs et des travailleurs de faire des recommandations pour des actions et solutions concrètes à une réglementation collective de la gouvernance des travailleurs migrants africains.

Benoît Kadjo

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