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Fête du 1er mai 2022 : La CGTCI dénonce et propose

Le 1er SGA et le 2ème SGA de la CGTCI ont animé cette conférence publique du 1er mai 2022.
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La Confédération générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (CGTCI) regroupant onze (11) syndicats n’est pas restée en marge, ce dimanche 1er mai 2022 à la célébration de la Fête internationale du travail. Les membres de cette confédération se sont retrouvés au Groupe scolaire Jean Delafosse, à Adjamé 220 logements, comme à leur habitude, depuis le 1er mai 2006. Pour célébrer cette fête du travail 2022.

Le thème choisi cette année par la CGTCI pour entretenir ses membres à cette fête du 1er mai 2022 est « quel syndicalisme dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui ?». Atsé Abiba Désiré, premier secrétaire général adjoint qui avait à ses côtés le deuxième secrétaire général adjoint, Yves Désiré Seri, a prononcé cette conférence. Cela a été fait sur la supervision du secrétaire général confédéral, Sibahi Kouadio.

Pour le conférencier, la Covid-19  est entrée en Côte d’Ivoire en 2020 avec ses effets négatifs. Elle n’a pas épargné les syndicats et leurs membres. Elle a créé le ralentissement des activités économiques, provoqué le chômage technique, le licenciement pur et simple des travailleurs. Avec entre autres le licenciement du secrétaire général national d’un syndicat de la Poste. A cela s’ajoute l’emprisonnement et la mutation non règlementaire de responsables syndicaux pour fait de grève au Ministère de la Fonction publique…

Selon Atsé Abiba Désiré, les travailleurs du privé ne sont pas épargnés. Ils sont victimes d’absence de libertés syndicales. Toute chose qui bloque l’expression des luttes revendicatives. Aussi ces derniers sont-ils victimes de licenciements abusifs quoi que protégés par les législations du travail.

Sibahi Kouadio Secrétaire confédéral de la CGTCI a supervisé cette conférence

Le 1er  SGA de la CGTCI a également fait un constat. Il a fait savoir que le bilan de l’année sociale du 1er mai 2021 au 1er mai 2022 « n’est guère reluisant pour les masses laborieuses, à l’instar des années précédentes. » Pour lui, les organisations syndicales n’ont remporté aucune lutte ou victoire décisive pendant l’année sociale écoulée.

Face à cette situation, il est question, a dit le conférencier, au cours de cette célébration 2022 qui est une journée de solidarité, de souvenir et de lutte d’apprécier les forces et les faiblesses. Mais s’agit-il également de proposer des solutions de la CGTCI afin de permettre aux travailleurs membres d’avoir des acquis.

Les problèmes du syndicalisme ivoirien

Ainsi, Atsé Abiba a fait savoir que « les syndicats ivoiriens sont confrontés à de nombreux problèmes qui inhibent l’impact et l’efficience des syndicats dans un monde du travail en pleine mutation. » Il a énuméré certains problèmes importants. Il s’agit de la diminution de la conscience de la classe ouvrière, l’érosion du pouvoir des syndicats et de leur faible visibilité ainsi que de leur faible influence. Il y a également la fragilisation des syndicats, le déficit démocratique interne, une autonomie financière limitée, la domination du capital privé internationale. Il a, par ailleurs, parlé d’un leadership non inclusif et peut représentatif des femmes, des jeunes, des travailleurs de l’informel et des travailleurs handicapés.

Pacome Attabi
Pacôme Attabi de la Fesaci était l’un des invités de la CGTCI à cette fête du 1er mai 2022.

Il a, relativement à ces difficultés ajouté le mauvais comportement de certains responsables syndicaux qui déclenchent des grèves sans aucune préparation préalable, avec pour ambition de se faire des sous. Pour le camarade Atsé Abiba, des responsables syndicaux refusent de prendre en compte ce qui se passe sur le terrain comme effets collatéraux des luttes. Certains responsables refusent par ailleurs de se remettre en cause. Il a également indexé certaines centrales syndicales qui abandonnent les syndicats dans les situations difficiles pendant qu’elles doivent prendre le devant de a lutte.

Pour le 1er SGA de la CGTCI, il y a la question de l’opacité dans la gestion des fonds de l’organisation syndicale qui se révèle comme source de conflit. Aujourd’hui, selon lui, il y a la peur des travailleurs de militer dans les organisations syndicales… A cela s’ajoute le découragement de certains travailleurs victime de trahison des syndicats jaunes…

Espoir non perdu pour la valorisation du syndicalisme ivoirien lors de la fête du 1er mai 2022

Cependant, précise-t-il, malgré toutes ces réalités qui plombent la lutte syndicale en Côte d’Ivoire, il y a espoir. « Nous pensons que si tel était le cas, nous ne serions pas réunis ce jour », a-t-il affirmé. Pour lui donc, des solutions existent. Il s’agit de renforcer les pratiques du syndicalisme chez les travailleurs et organisation syndicales. Aussi a-t-il tenu à lancer un appel aux travailleurs. « La CGTCI appelle les travailleurs à adhérer massivement au syndicalisme révolutionnaire », a proposé le 1er SGA de la CGTCI.

Selon le conférencier, ce syndicalisme révolutionnaire se caractérise essentiellement par la promotion du syndicalisme de lutte de classe et anti impérialiste. « Ce syndicalisme de type nouveau dans le contexte ivoirien dont les armes sont la négociation avec compte rendu obligatoire au travailleurs », a-t-il expliqué. En ajoutant qu’il est également question d’aller à la grève lorsque les négociations échouent. Une méthode déjà incarnée par la CGTCI et ses syndicats membres.

La photo de famille à la fin de cette célébration du 1er mai 2022 par la CGTCI.

L’intervention des invités

La CGTCI a célébré cette fête du travail avec des invités qui sont intervenus pour lui apporter leur soutien. Ces invités sont entre autre deux partis politiques communistes ivoiriens. Il s’agit du Parti communiste révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) du secrétaire général Achy Ekissi. Le second est le Parti communiste de Côte d’Ivoire (PCCI) de Koné Zobila. A ces partis politiques, il faut ajouter l’ATTCI regroupant les travailleurs burkinabés en Côte d’ Ivoire et la centrale syndicale de la Fesaci, représentée par son second secrétaire général, Pacôme Attabi. Tous ont reconnu que la lutte syndicale en Côte d’Ivoire est plombée. « Nous sommes dans une Côte d’Ivoire où le mouvement syndical s’est résigné », a dit l’ex-porte-parole de la Cosefci. Aussi, à en croire Pacôme Attabi « aujourd’hui, tous les syndicats n’ont pas droit au chapitre. » Et comme solution pour libérer ce droit, syndical, il s’agit de passer au syndicalisme rouge.

Pour le SGN du PCRCI, syndicalisme en Côte d’Ivoire est en panne.  Pour lui, le problème de la lutte syndicale ivoirienne est l’état d’esprit des travailleurs. Ceux-ci a-t-il dit refusent de lutter. « Il n’y a pas de sauver suprême. Il n’y a pas de sauveur sans lutte », a-t-il lancé. Achi Ekissy « il faut élever le niveau des consciences. Osons lutter et ayons la solidarité entre syndicats ».

Koné Zobila du PCCI a indiqué qu’il n’y a pas de liberté syndicale en dehors d’une liberté politique. C’est pourquoi, au niveau de son parti, ils ont décidé de mener la lutte politique et la lutte, tout court.

Au nom de l’ATTCI des travailleurs du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, M. Abdoulaye a fait savoir que le thème choisi par la CGTCI est d’actualité. C’est pourquoi il a invité les différents syndicats a passé au syndicalisme révolutionnaire. La bourgeoisie tente de récupérer le mouvement syndical. «On doit continuer de nous former politiquement et syndicalement», a-t-il préconisé.

Benoît Kadjo

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