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Niger: le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » dit non à l’intervention militaire

Déclaration du mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » sur la situation au Niger

Le président du Mouvement "Les Démocrates de Côte d'Ivoire, Prof Prao Yao Séraphin dit non à l'utilisation des armes pour le réglement de la crise au Niger en proie à un coup d'Etat militaire.
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Après le coup d’Etat survenu au Niger le 26 juillet dernier, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a décidé d’une intervention militaire pour remettre au pouvoir le président déchu Mohamed Bazoum. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », l’intervention armée que projette de faire la CEDEAO n’est pas appropriée.

L’organisation sous-régionale n’a jamais décidé d’une intervention militaire pour venir en aide aux pays du Sahel en proie aux mouvements terroristes djihadistes mais veut attaquer l’armée nigérienne. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », attaquer l’armée nigérienne ne ferait qu’accroître l’insécurité et l’instabilité dans le Sahel et renforcer et aider les djihadistes à mieux progresser en Afrique de l’ouest, vers les côtes, et vers l’Algérie. Les experts militaires eux-mêmes admettent, par ailleurs, l’efficacité opérationnelle très relative de cette intervention.

Le remède ne devrait pas être pire que le mal qu’il est censé guérir

Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » exprime sa méfiance envers toutes les opérations militaires extérieures visant, dit-on, à assurer la stabilité des Etats ou des régions et à défendre la démocratie. Les opinions publiques ont été si édifiées par le chaos engendré par ce type d’intervention en Irak et en Libye qu’elles ne l’acceptent plus, ayant compris qu’en réalité, il ne s’agit point de défendre la démocratie ni les droits de l’homme, encore moins d’installer la démocratie et de défendre l’ordre constitutionnel mais de défendre purement des intérêts économiques.

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En effet, l’expérience a montré que ce sont généralement des guerres pour l’économie qui ne visent qu’à préserver des espaces géopolitiques de toute influence concurrente et à annihiler toute force locale susceptible de nuire aux intérêts sécuritaires et économiques des puissances de ce monde et, ensuite, installer au pouvoir à travers de pseudo-élections démocratiques des hommes liges chargés de veiller sur lesdits intérêts. Le mécanisme et ses motivations sont connus. L’Afrique ne devrait pas participer à ce type de guerre pour le contrôle et la prédation des matières premières et des ressources stratégiques. C’est pourquoi le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » ne souscrit ni à l’idée d’une intervention militaire au Niger ni aux discours officiels qui tentent de la justifier.

Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », il revient aux nigériens de résoudre eux-mêmes leurs contradictions politiques de la manière qu’ils jugent judicieuse pour l’évolution de leur pays. La communauté africaine devrait les accompagner et les encourager à mettre en place un cadre de dialogue inclusif permettant d’aboutir à une issue pacifique de la crise et à l’installation d’institutions légitimes et démocratiques. C’est pour cela que le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » se félicite de la position pragmatique de la diplomatie américaine qui appelle à une résolution pacifique, diplomatique, politique et négociée, de la crise au Niger et considère qu’« Il n’y a pas de solution militaire acceptable ».

Un Etat ne devrait pas être détruit pour un homme, fût-il le président légitime illégalement déchu : les hommes passent mais les Etats demeurent. La reconstruction post-crise coûte cher au contribuable des pays pauvres, renforce la pauvreté et accroît la dette publique et la vulnérabilité des Etats face aux créanciers. Il ne faudrait pas que la solution envisagée soit pire que le mal qu’elle est censée combattre. Et le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde qui est plongé dans le noir sans l’électricité du voisin nigérian malgré ses immenses réserves en uranium (la septième réserve mondiale) qu’exploite la France pour répondre à ses besoins en électricité, assurer son indépendance énergétique et dynamiser son économie ; cela devrait choquer toute conscience.

Au lieu de détruire par la guerre des vies humaines et le peu d’infrastructures disponibles, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle à la préservation et des vies et des infrastructures dont les nigériens auront besoin pour assurer les services indispensables au bien-être des populations. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », la voie du dialogue devrait être la seule privilégiée pour aboutir à la résolution de cette crise. Les négociations menées avec un pistolet posé sur la table ou sur la tempe ne font que crisper les positions et renforcer les suspicions.

Même si un coup d’Etat, qu’il soit constitutionnel ou militaire, n’est ni justifiable ni acceptable, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » ne souscrit pas à l’idée d’une intervention militaire d’où qu’elle vienne et dénonce les préparatifs de bombardements aériens simulés depuis des pays africains tiers par des forces étrangères et rapportés par la presse. Veut-on rendre le Niger plus pauvre qu’il ne l’est déjà et aggraver la situation sociale précaire ? Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle le président Alassane Ouattara, chef suprême des armées ivoiriennes, à revenir sur sa position. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle aussi les dirigeants de la CEDEAO à sursoire à leur projet d’intervention militaire, au risque de porter sur la conscience la mort du président Bazoum et de milliers d’autres nigériens. L’Afrique n’a pas d’intérêts économiques ou géopolitiques à défendre au Niger. Aucun africain ne devrait verser le sang d’aucun nigérien, même pas pour la démocratie et le retour à l’ordre constitutionnel.

Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle également la CEDEAO à se pencher sérieusement sur les causes institutionnelles des coups d’Etat en Afrique de l’ouest. Dans de nombreux pays, les processus électoraux sont biaisés et l’expression populaire est viciée par un accaparement par les partis au pouvoir des institutions électorales ; ce qui donne une légitimité, certes, acceptée par la communauté internationale mais sujette à caution. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle la CEDEAO à mettre en place des mécanismes qui empêchent les coups d’Etat de quelque forme que ce soit et les élections brigandées. La CEDEAO devrait anticiper les crises en veillant à ce que les appareils judiciaires des Etats ne soient pas utilisés pour fausser le jeu politique.

La crise nigérienne appelle une fois encore à une refonte des rapports de la France avec les pays africains

 La crise au Niger, avec le ressentiment populaire exprimé à l’égard de l’armée française, révèle encore, s’il en était besoin, que le contentieux entre les populations africaines et la France est profond et reste entier. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » a, à plusieurs reprises, invité la France à revoir sa coopération avec les pays africains. Mais, ses autorités préfèrent noyer le poisson dans un flot de propositions totalement en décalage avec les problèmes posés par les peuples africains.

Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » informe les autorités et l’opinion publique françaises, si elles ne le savent pas déjà, que la campagne médiatique contre l’attitude dite néocolonialiste de la France en Afrique francophone n’a pas commencé en 2017 ni avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle date de depuis les premières années des indépendances et a été, depuis lors, portée par différentes générations d’intellectuels africains et français. Une documentation abondante existe qui le prouve. Le développement des réseaux sociaux n’a fait qu’amplifier son impact social ces dernières années et donner plus d’audience à un discours qui est resté le même malgré les années mais avec des porte-voix différents.

Ce mouvement qui, par le passé, pouvait être contenu ne peut plus l’être à l’ère des réseaux sociaux et de l’information numérique et, les méthodes anciennes qui avaient réussi à les contenir deviennent totalement inefficaces. A l’époque, ceux qui alimentaient ce type de discours étaient taxés d’activistes et de marxistes-léninistes et, le soin avait été laissé aux dictateurs africains de les faire taire.

Aujourd’hui, la désinformation et la propagande mensongère des services secrets ne prennent plus parce que la circulation de l’information se fait en temps réel et il existe, en dehors des médias officiels, des sources d’informations alternatives qui permettent de débusquer et de rejeter tous les mensonges. Aujourd’hui, il est impossible de faire taire les panafricanistes. La révolution qui a été portée par des hommes qui ont été, par la suite, éliminés est maintenant portée par les populations elles-mêmes et, dans ce mouvement, chaque individu devient son porte-voix, jusque dans les campagnes africaines.

Le message de l’Afrique populaire que la France officielle refuse d’entendre

Dans les opinions publiques africaines, il est fortement répandu, depuis des générations, que la France, ses accords coloniaux et sa politique africaine sont, après la mauvaise gouvernance et les dictatures soutenues par l’extérieur, l’une des principales causes de la pauvreté des territoires qu’elle a colonisés. C’est cette conviction qui fait que, quand ils le peuvent, les leaders africains dits révolutionnaires ou souverainistes et les pouvoirs militaires de ces dernières années ont, comme premier réflexe, de chercher à dénoncer ou renégocier ces accords appauvrissants et de réclamer un nouveau type de partenariat dit gagnant-gagnant.

L’on parle de 11 accords coloniaux, de 21 accords de coopération militaire et de 11 accords de défense auxquels s’ajoutent les divers accords de coopération en matière économique. C’est tout cela que les africains veulent mettre à plat pour réécrire l’histoire. Ces accords qui visent à assurer le développement et le rayonnement international de la France et à protéger l’économie française en lui permettant de contrôler les matières premières et les produits stratégiques dont disposent ses anciennes colonies ne concèdent, pour les opinions publiques et les élites intellectuelles africaines, que la portion congrue aux économies des pays francophones et nuisent à leur développement véritable puisqu’ils leur enlèvent toute autonomie et initiative stratégiques.

Ce carcan jugé inhibitif, les pays africains cherchent comment le briser. C’est pourquoi ils rejettent la politique française en Afrique et les dirigeants jugés vassaux. Pendant longtemps, les opinions publiques africaines ont cru que les Etats-Unis pouvaient les aider à y arriver. Mais elles ont fini par comprendre, parce que les Etats-Unis partagent avec la France une communauté d’intérêts et de défense des intérêts et de l’hégémonie du monde occidental, qu’ils ne les aideraient jamais à se libérer de l’emprise française.

C’est pour cela que les opinions publiques se tournent désormais vers la Russie qui n’a pas une politique coloniale et n’est pas jugée méprisante, paternaliste et condescendante envers les dirigeants africains. Elle est, de plus, depuis ce qu’elle a montré en Syrie, jugée comme un partenaire plus fiable, ni mesquin ni perfide, qui traite d’égal à égal avec les Africains.

La Russie ne tient pas non plus aux Africains des discours à relents racistes sur leur fécondité ou leur participation à l’histoire mondiale. Ses rapports avec les Africains ne présentent aucun vestige du code noir qui donnerait l’impression que le territoire africain et ses ressources minières et énergétiques sont la réserve stratégique et la propriété propre du maître occidental qui doit les contrôler pour ses intérêts et pour le bien-être de sa seule descendance.

La Russie, de son côté, a compris et entendu l’appel à l’aide des peuples africains et se montre disposée à les aider à acquérir leur indépendance véritable, militaire pour le moment, mais attend que ce soit les Africains eux-mêmes qui en formulent la demande officielle. Mais ceux des présidents africains que le député Paul Cermolacce, le 19 juillet 1961, à l’occasion de la 44e séance du parlement français, a qualifiés d’« auxiliaires du colonialisme nouvelle forme » ne le feront jamais et, les peuples l’ont bien compris.

C’est pourquoi il leur est reproché de ne pas être en phase avec les opinions publiques. Ils sont jugés vassaux et peu crédibles ; c’est pourquoi leur chute est, chaque fois, fortement applaudie comme une libération. Les pouvoirs militaires, en revanche, peuvent s’autoriser à dénoncer les accords incriminés à cause du régime d’exception que leur irruption dans le champ politique instaure. Telle est la situation simple que les services français complexifient exprès en espérant brouiller les pistes et retourner les opinions publiques françaises et africaines.

Le discours officiel de la France sur l’Afrique repose sur des postulats erronés qui démontrent à suffisance une absence de volonté de la partie française de nouer avec l’Afrique un partenariat gagnant-gagnant. Là où les peuples africains attendent des actions fortes, on leur produit des discours et on leur propose des réformettes qui ne répondent à aucune des attentes exprimées et qui expliquent le fort rejet populaire de la politique africaine de la France.

Si les hypothèses sont erronées, les conclusions que l’on en tire le sont tout autant. La preuve : pendant que la diplomatie française veut coller à la Russie la responsabilité du coup d’Etat intervenu au Niger, les responsables américains qui ont une présence forte d’environ 1100 soldats déclarent n’avoir pas constaté d’implication russe. C’est une différence de lecture notable. Le désaveu est cinglant et range les discours officiels français du côté de la propagande malveillante et mensongère.

Il vaut mieux trouver une solution définitive aux problèmes que de les éluder avec du dilatoire

Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », tant que les dirigeants français chercheront à éluder les vrais problèmes posés par les opinions publiques africaines en comptant sur leur proximité avec certains dirigeants africains pour étouffer toute velléité populaire et institutionnelle de changer de logiciel et d’émancipation véritable de la tutelle française (c’est le terreau géopolitique des dictatures africaines considérées comme les gardiens du temple françafricain), tant que les dirigeants français seront dans les tergiversations et useront du dilatoire pour proposer des demi-solutions à des non-problèmes, les populations africaines seront vent debout contre eux quand elles auront les dirigeants souverainistes et panafricainistes capables de porter leur voix ou de les laisser exprimer leur ras-le-bol contre la politique françafricaine de la France comme cela arrive très souvent avec les pouvoirs militaires et que les officiels français qualifient malheureusement et maladroitement de sentiments anti-français.

Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » appelle les chefs d’Etat africains à ne plus tromper la France sur la réalité de ce mouvement populaire qui ne fera que s’amplifier au fil des années, avec, surtout, la nouvelle donne des relations internationales et le monde multipolaire naissant. Il est temps de mettre les pieds dans le plat et de trouver ensemble, avec la partie française, une solution à ce problème récurrent depuis les premières années des indépendances pour que la paix revienne dans les rapports entre les peuples africains et les dirigeants français.

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Les peuples africains veulent un changement profond dans le partenariat avec la France et non les mesures cosmétiques qui sont proposées : tous les accords sont à renégocier ; le projet de l’Eco-CFA ivoiro-français doit être enterré ; l’initiative stratégique doit revenir aux Africains dans la gestion de leurs Etats, de nouveaux contours doivent être dessinés pour la coopération avec la France dans ce monde devenu désormais multipolaire. C’est à ces conditions que la paix pourrait revenir et l’image de la France en Afrique s’améliorer. Dans le cas contraire, la France court le risque de boire le calice jusqu’à la lie en Afrique. Nombre de ses alliés n’attendent que ça.

La voix du mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » n’est, certes, pas une voix officielle. Mais, c’est une voix africaine qui vient du peuple et qui traduit ses aspirations et attentes profondes. C’est la voix du bon sens dont a parlé en son temps Jacques Chirac : il faut l’écouter. Elle semble prêcher dans le désert alors que les faits lui donnent raison à chaque occasion. Ceux qui ne veulent pas écouter aujourd’hui finiront par écouter malgré eux-mêmes. La tournure des événements les y contraindra. La guerre d’Algérie revient. Seuls les aveugles ne la voient pas.

A l’endroit des dirigeants français, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » voudrait dire qu’il est vain de chercher à noyer le poisson en détournant le regard vers le bouc-émissaire russe comme naguère l’on parlait de communistes et de marxistes-léninistes. Les efforts médiatiques et diplomatiques pour stigmatiser et contenir le mouvement souverainiste et panafricaniste ne font que lui donner plus d’ardeur et d’ampleur et lui assurer un ralliement populaire.

La Russie n’est pas l’initiatrice de ce mouvement d’émancipation du XXIe siècle ; elle ne fait qu’exploiter l’aubaine fournie par les maladresses françaises. Même la diplomatie américaine commence à se montrer réservée face au discours officiel français. Même les opinions publiques françaises commencent à ne plus être dupes et voient que le discours officiel travestit à dessein la réalité et qu’il est plus proche du discours de propagande qu’il n’apporte de réelles avancées dans la résolution du problème fondamental : le désir des peuples africains de s’émanciper de la tutelle française pour avoir l’autonomie et l’initiative stratégiques afin de commercer équitablement avec le plus offrant, qu’il soit américain, russe, chinois ou autre.

Mais l’équation qui se pose à la France se résume en cette interrogation : où trouver un marché captif de matières premières stratégiques bon marché pour alimenter son économie et entretenir son oligarchie ? Telle est la préoccupation qui trouble le sommeil des dirigeants français parce que la France s’est complu dans une solution de facilité et n’a pas pu se réinventer en dehors de la rente coloniale comme l’a fait l’Angleterre ou encore l’Allemagne après la deuxième guerre mondiale. Le génie français est plus que jamais interrogé.

C’est cela le problème et c’est pour cela que les soutiens de citoyens français aux opinions publiques africaines se multiplient sur les réseaux sociaux. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », c’est un message que les dirigeants français doivent entendre parce que tout le monde n’est pas agent russe comme on tend facilement à le faire croire. Les ‟trublions” souverainistes et panafricanistes Laurent Gbagbo, Thomas Sankara, Sylvanus Olympio et autres vont, de plus en plus, se multiplier et se réincarner en de nouvelles figures révolutionnaires militaires ou civiles à cause des turbulences internationales et du déclin amorcé du monde occidental.

Le monde a changé et il faut changer avec lui sinon le destin des dinosaures est ce qui est réservé à ceux qui refusent l’évolution. C’est du darwinisme. Les africains ont compris que l’Afrique est l’avenir du monde et nul ne l’exploitera plus pour son seul développement pendant qu’eux croupissent dans la misère, surveillés par des dictateurs qui ne veulent pas quitter le pouvoir, pendant qu’eux meurent en mer en voulant gagner l’eldorado européen.

Les africains veulent avoir une autonomie d’initiative et jouir de leur souveraineté confisquée depuis les indépendances. C’est pourquoi le premier réflexe des nouvelles autorités militaires consiste à profiter des humeurs belliqueuses de la diplomatie et de l’armée françaises pour gagner des points et tordre le bras à la France.

Au-delà de l’insécurité provoquée par les attaques répétées des mouvements terroristes djihadistes, des destructions de biens, des déplacements de populations et des morts d’hommes, la présence de ces mouvements doit être comprise comme accélérant le processus de libération de l’Afrique parce qu’elle donne aux gouvernants le prétexte et la possibilité de remettre le compteur à zéro pour reprendre l’initiative historique abandonnée au nom de la stabilité de leurs régimes par les pères des indépendances.

C’est la dimension positive quasi-irrationnelle que le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » dégage de la présence du terrorisme djihadiste en Afrique de l’ouest. A l’évidence, la France est responsable de son propre malheur en Afrique de l’ouest. En pensant détruire la Libye pour résoudre le problème Kadhafi, elle a ouvert la boite de pandore qui risque de l’emporter dans les limbes des puissances déchues. Avec l’opération militaire en Libye, elle s’est tiré une balle dans le pied. Malgré cela, elle veut récidiver au Niger.

Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », il revient aux dirigeants français de gérer la crise nigérienne et toutes les autres à venir ou existantes avec délicatesse et pragmatisme. Toute maladresse aura des conséquences incalculables pour la France. Le plus dur reste à venir.

Fait à Abidjan, le 17 août 2023.

Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».

Le Président

Pr. Séraphin Prao

 

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