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Le rapport sur le harcèlement en milieu professionnel dévoilé aux journalistes par par Friedrich Ebert et son partenaire RIDDEF

La table des panelistes.
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La Fondation Friedrich Ebert Stiftung, représentée par Mme Camara Kletio Aïssatou, organise du 30 novembre au 2 décembre 2021 à Bouaké, dans la capitale de la paix, dans le centre ivoirien, un atelier sur « le harcèlement sexuel en milieu professionnel » surtout à l’attention des journalistes.

Le premier module de cet atelier a porté sur « la présentation des données de l’étude sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel » réalisé par le Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (RIDDEF) sur un financement de Friedrich Ebert Stiftung. A cet effet, c’est Mlle Kanga Adjo Frédérique du RIDDEF qui a présenté lesdites données.

Au dire de Mlle Kanga Adjo, l’enquête sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel, dont le rapport existe, a commencé depuis 2019 et a été faite sur un échantillonnage de 1169 personnes au niveau de la ville d’Abidjan. Le harcèlement sexuel en milieu professionnel est un phénomène répandu mais sous déclaré avec 33% de victimes selon l’enquête dont 41% de femmes et 24%  d’hommes victimes.

Il ressort également que ce sont les communes d’Abobo, de Cocody, Marcory et de Yopougon qui sont les plus touchées par ce phénomène dont les secteurs d’activités également les plus touchés sont les arts et la culture (43%), les maquis restaurants et les bars (57%) et le secteur de l’éducation 18%.

Autres éléments importants, c’est que les modes opératoires le plus utilisées par les harceleurs en milieu professionnel sont les propos ou paroles répétés à caractères sexuels, messages répétés à caractères sexuels, gestes à caractères sexuels répétés et regards persistants à caractères sexuels répétés.

Pour le RIDDEF, ce phénomène qui existe bel et bien en milieu professionnel, ne suscite pas cependant une vive réaction des victimes dont 55% ne réagissent pas du tout en vue d’y mettre fin pour des raisons de conservation ou protection de leur travail alors que 4% seulement acceptent de dénoncer tandis que -1% acceptent de porter plainte.

Le RIDDEF, selon son rapport, a fait des recommandations adressées à l’Etat de Côte de Côte d’Ivoire en lui demandant de ratifier la convention 190 de l’OIT, de sensibiliser, informer, éduquer et former les populations en vue de prévenir ce phénomène ; offrir une réponse complète aux besoins de victimes ; promouvoir des réformes juridiques et judiciaires. Il a, également, été demandés aux parlementaires la protection au niveau législative contre le harcèlement en milieu professionnel. Quant aux employeurs, il leur a été recommandé de prévenir ce phénomène qui parfois constitue un véritable frein à la productivité où à un bon rendement de la personne harcelée.

Quant aux victimes, il leur est recommandé de prendre leurs responsabilités en reconnaissant le harcèlement sexuel en milieu professionnel comme une pratique illégale à dénoncer avec courage en signifiant clairement au harceleur son non consentement ; dénoncer immédiatement les auteurs, ne pas rester isolées…

Lors du panel concernant cet atelier, Mme Chantal Ayemou, présidente du RIDDEF a demandé aux journalistes et aux patrons de presse de participer à cette lutte en occupant la place qui est la leur à travers des articles de sensibilisation, d’éducation, de dénonciation… André Ouohi, au nom des éditeurs de presse, en tant que paneliste a indiqué que les patrons de presse à la recherche de rendement se sont toujours inscrits dans ce combat quoi qu’il existe parfois des brebis galeuses.

Me Koné Dogbomin, avocat expert, a, quant à lui révélé l’aspect juridique de ce combat contre le harcèlement dont les sanctions sont prévues par les lois ivoiriennes. Il a, par ailleurs, expliqué les types de harcèlement dont le harcèlement chantage…  Comme sanction, le harceleur est passible de 1 à 3 ans d’emprisonnement et quand il s’agit d’un harcèlement sur mineur cela va à 5 ans d’emprisonnement.

Benoît Kadjo

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