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Filières cacao: après son AGE, l’USYPACI exige l’augmentation du prix d’achat

Le SG de l'USYPACI (au centre) et ses camarades.
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Résolutions

L’UNION SYNDICALE DES PAYSANS DE COTE D’IVOIRE (USYPACI) EXIGE LA HAUSSE DU PRIX D’ACHAT DU CACAO

Le prix du kilogramme connait depuis l’année 2023 une envolée qui ne profite malheureusement pas aux producteurs ivoiriens. Les conditions météorologiques défavorables et les maladies qui affectent les vergers ont fait chuter drastiquement la production de cacao de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec plus de 40 % des fèves.

Les experts du Conseil Café Cacao (CCC), organisme de gestion de la filière, ont prôné depuis 2012, les ventes à terme pour palier à la volatilité des cours mondiaux, préservant ainsi, selon eux, le paysan ivoirien, des variations notables sur ses revenus. Pour expliquer simple, sans entrer dans des considérations de couverture, la vente à terme oblige le vendeur à livrer les quantités promises et l’acheteur à payer le prix convenu.

Avec une prévision en baisse drastique de la production par rapport à 2023 et 2024, le Conseil Café Cacao a déclaré au mois de juillet 2023 à Reuters, la suspension de la vente à terme du cacao de Côte d’Ivoire, après avoir vendu plus d’un million de tonnes sur la production prévisionnelle de 2024.

Dans le système capitaliste, la baisse de la production et la suspension de la vente à terme du plus gros producteur, après avoir vendu un million de tonnes, entrainent automatiquement une surchauffe des cours. Aussi, sur le marché international, les cours du cacao ont bondi de 130%.

En conséquence, partout, les prix aux producteurs augmentent (Cameroun 2000 CFA en octobre 2023, 4500 CFA en mars 2024 ; Ghana 1500 CFA en mars 2024). En Côte d’Ivoire, ce prix stagne à 1000 FCFA depuis octobre 2023, malgré la suspension par le Conseil Café Cacao de la vente à terme en juillet 2023. La contrebande s’organise sur le cacao ivoirien au détriment de l’Etat de Côte d’Ivoire et du paysan ivoirien, du fait de ce différentiel énorme sur les prix. Le Conseil Café Cacao qui a dû engranger des sommes énormes du fait de la suspension de la vente à terme depuis juillet 2023, ne réagit pas. Son discours tend à incriminer les paysans ivoiriens. Pour le Conseil Café Cacao le prix de 1000 CFA en Côte d’Ivoire par rapport à 4500 CFA au Cameroun, s’explique par la mauvaise qualité de notre cacao.  A la campagne, les paysans indignés grognent et crient à l’arnaque ! Ils ont perdu gros au cours de la grande traite qui s’est déroulée d’octobre 2023 à mars 2024.

Comment se fait-il que malgré la hausse du prix sur le marché internationale et la suspension de la vente à terme depuis juillet 2023, le prix du kilogramme de cacao soit fixé à 1000 FCFA ? Pourquoi les paysans ivoiriens ne peuvent-ils pas bénéficier de 60 % du prix à l’international comme cela leur avait été promis par le gouvernement Ouattara lors de la réforme du secteur ? Telles sont les questions que se posent les paysans ivoiriens aujourd’hui. Ils menacent de faire grève. Mais, le manque de fermeté de beaucoup d’organisations paysannes et la corruption ambiante, ne permettent pas encore une action vigoureuse du monde paysan en Côte d’Ivoire.

Réunie en assemblée générale extraordinaire, l’Union Syndicale des Paysans de Côte d’Ivoire (USYPACI), a apprécié la gravité de la situation et le péril grave qui pèse sur le monde paysan et sur la filière café-cacao. Comment les producteurs de cacao vont-ils entretenir leurs vergers et faire face aux charges d’entretien de leur famille dans un environnement caractérisé par la baisse de la production, l’augmentation des prix des intrants et des prix des produits de base ? Quel sera le prix de la petite traite de mars à septembre 2024 ? Telles sont les principales préoccupations des paysans de Côte d’Ivoire.

Après avoir analysé ces préoccupations légitimes de la paysannerie, et l’environnement socio politique, l’USYPACI demande :

  • Au gouvernement et au Conseil Café-Cacao (CCC) de donner aux paysans 60% du prix international selon les termes de la réforme du secteur ;
  • Au gouvernement et au Conseil Café-Cacao (CCC) qui a engrangé d’énormes sommes du fait de l’envolée des prix internationaux et de la suspension de la vente à terme depuis juillet 2023, de verser un fonds d’aide aux producteurs pour sauver la filière ;
  • Au gouvernement et au Conseil Café-Cacao (CCC) d’associer les producteurs aux prises de décisions concernant leur filière.

Aux producteurs, les principaux acteurs de la filière, renforcer votre organisation de lutte, restez mobilisés et à l’écoute de votre syndicat. Ensemble, mobilisés, nous vaincrons.

Fait à Gagnoa,  le 24 MARS 2024

Le Secrétaire Général National

KOUADIO EMMANUEL

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