Dans le cadre de la mise en œuvre de la phase 3 du projet FAIR en Côte d’Ivoire, projet financé par la coopération suisse et le Ministère italien des Affaires étrangères, l’Organisation internationale du travail (OIT) pays (Côte d’Ivoire) a organisé, le mercredi 27 mars 2024, à Abidjan, un atelier pour la mise en œuvre des résultats d’une étude sur la compréhension du financement des travailleurs migrants en Côte d’Ivoire.
Selon Mme Alida Tanoh, coordonnatrice nationale du projet FAIR III à l’OIT Abidjan, cet atelier a pour objectif principal de créer une compréhension commune parmi les parties prenantes sur les liens entre l’inclusion financière et le travail décent pour les populations migrantes en Côte d’Ivoire (préparant une migration ou revenant d’une migration).
« L’étude d’aujourd’hui a été initiée pour pouvoir connaitre le niveau d’accès aux services financiers des travailleurs migrants qu’ils soient des travailleurs migrants ayant un projet de départ ou des travailleurs migrants ici en Côte d’Ivoire », a indiqué la coordinatrice nationale du projet FAIR. Selon elle, cette étude menée par un partenaire avec le soutien de AVSI Côte d’Ivoire, a permis de savoir quel est le niveau d’accès des travailleurs migrants en Côte d’Ivoire ou prêts à quitter le pays aux services financiers concernant l’offre ou la demande.
« Cette étude a permis de réviser un tableau qui présente les difficultés des travailleurs migrants pour accéder à certains services. Et donc l’objectif final de l’étude, c’est bien sûr de publier l’étude et de procéder à sa dissémination. Mais c’est de surtout arriver à l’information et l’éducation des potentiels migrants où les migrants d’ici sur l’inclusion financière et l’accès aux services financiers ici », a précisé Mme Alida Tanoh.
Parlant des difficultés rencontrées par les migrants au sujet de l’accès aux services financiers, selon cette étude, la coordinatrice nationale du projet FAIR à l’OIT Côte d’Ivoire a dit qu’elles sont d’abord liées au niveau d’étude des migrants, pour ceux qui ont un bas niveau d’instruction. « Ils n’ont pas toujours accès à l’information adéquate », a-t-elle expliqué. Aussi a-t-elle fait savoir qu’au niveau des institutions financières, les démarches administratives freinent les migrants dans leurs démarches envers les organismes financiers. Car celles-ci sont périlleuses.
Mme Kenza de l’OIT a, au nom de la directrice pays de l’OIT, N’deye Coumba Diop, annoncé que l’objectif de l’inclusion financière, c’est de s’assurer que tout le monde, quel que soit le statut social, puisse avoir accès à des services financiers pertinents et de pouvoir les utiliser efficacement. Elle a, par ailleurs, informé les participants que les résultats de l’étude qui doivent être présentés devraient pouvoir stimuler chacun à faire des propositions sur comment développer les services financiers et les informations qui répondent spécifiquement aux besoins des travailleurs migrants.
Il faut également souligner que cet atelier a également pour but de faire émerger des concepts de solutions innovantes pour relever les défis identifiés et améliorer l’accès et l’utilisation des produits et services financiers par les travailleurs migrants ivoiriens. A cet effet, plusieurs entités dont des représentants d’établissement financiers, des migrants, des responsables et représentants d’Ong, intervenant dans le domaine de la migration, des développeurs d’applications et de solutions innovantes etc., ont pris part à cette rencontre.
La coordinatrice nationale du projet FAIR III a tenu à dire merci, au nom des partenaires, au Ministère italien des Affaires étrangères et à la Coopération suisse qui sont les partenaires financiers. Sans oublier la directrice OIT Côte d’Ivoire, le consultant grâce à qui l’étude a été menée ainsi que AVSI Côte d’Ivoire qui a soutenu cette étude.
A titre de rappel, le projet FAIR vise à promouvoir des processus de recrutement équitables pour les travailleurs migrants dans plusieurs corridors migratoires, notamment en Afrique du Nord, de l’Ouest, au Moyen-Orient, en Asie du Sud et du Sud-Est. Et cette une initiative multipartite implique les gouvernements, les syndicats, les employeurs, la société civile et les médias. Ce projet est cofinancé par la Suisse et l’Italie.
En ce qui concerne le Projet FAIR III, il cherche à renforcer l’appropriation par les parties prenantes et développer de bonnes pratiques dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Lesotho, l’Afrique du Sud, les pays arabes et la Tunisie.
Il s’agir donc de garantir l’accès des travailleurs à l’information, aux services et à la justice, encourager des politiques nationales conformes aux principes de l’OIT, former les recruteurs, impliquer les entreprises et marques, et sensibiliser les médias sur ces enjeux cruciaux.
Benoît Kadjo