Une délégation du Pdci-Rda, conduite par Mathias Gossé, membre du Bureau politique et président de l’Union des enseignants du primaire du Pdci-Rda était en mission dans la Délégation d’Aboisso 1, dans le cadre de la tournée nationale initiée par la haute direction dudit parti. Cette tournée a commencé depuis le 5 mars et prendra fin le dimanche 27 mars. Pour cette étape d’Aboisso, c’est le village de Babadougou, à 23 km d’Aboisso et à 101 km d’Abidjan qui a abrité la rencontre.
Les difficultés des secrétaires de section et leurs plaidoyers
C’est le secrétaire général de section de Béniakré qui a planté le décor. Au nom de ses camarades secrétaires de section, il a égrené les difficultés à eux rencontrées. « Que peut faire de pauvres secrétaires généraux de section sans moyens pour retenir les militants pendant qu’en face, toute idée de doute mise à part, l’on distribue de l’argent, des motos, des bâches, des chaises et plus encore, des places aux différents concours aux militants. Hélas, ce n’est pas notre cas. Par conséquent, nous essuyons chaque fois des critiques acerbes de nos militants, sûrement fatigués d’être patients. Mesdames et messieurs les responsables, nous aimons sincèrement notre parti que vous incarnez si bien. Toutefois, nous attendons de vous les moyens et des actes concrets pour remobiliser nos militants. Ils se sont tant sacrifiés, souvent au prix de menaces », a lancé le secrétaire général de Béniakré. Aussi a-t-il fait cas de leurs besoins. « Il serait judicieux de mettre des motos à la disposition de notre délégation. Elles nous permettront de rendre régulièrement visite à nos militants », a-t-il préconisé, avant de confié ceci « nous comptons sur vous. Transmettez fidèlement nos doléances au président Henri Konan Bédié notre guide. Nous tenons, une fois de plus, à vous dire merci pour cette visite, oh combien de fois importante. Elle nous mobilise déjà. »
Le délégué d’Aboisso 1, Jean-Paul Bénié a également mis le pied dans le plat. « Nous sommes heureux de vous recevoir ici parce que ça fait un peu trop longtemps que nous avons reçu une délégation du Pdci-Rda. Nous nous réjouissons de ce que cette mission a été initiée. Nous ne pouvons que vous dire merci. C’est un acte judicieux. Parce que comme l’a dit le secrétaire général, nous sommes laissés pour compte », a lancé le délégué d’Aboisso 1. Il est d’ailleurs allé plus loin en affirmant « nous avons été, j’allais même dire abandonnés (…) nous avons été abandonné en plein vol. » Il a salué l’opportunisme de cette visite avant de présenter sa délégation qui est à cheval en entre deux sous-préfectures, celle d’Adahou et d’Aboisso. « Il y a la Sous-préfecture d’Adahou qui commence par le village de Kacoukro limite en passant par Béniakré jusqu’à Adahou et la Sous-préfecture d’Aboisso. Donc nous avons Aboisso nord et Aboisso sud. Nous comptons 20 sections. Et nous avons 125 comités de base, 3 membres du Bureau politique, 5 membres du Grand conseil et un membre du Comité des sages. Notre délégation est très étendue. Il y a beaucoup de village. Et il y a beaucoup, beaucoup de campements ici. C’est dans ces campements-là que nous avons la plupart de nos militants », s’est exprimé le délégué d’Aboisso 1.
Aussi, pour le délégué Jean-Paul Bénié, c’est une vaste délégation qu’il dirige depuis 15 ans déjà et qui a besoin de moyens pour être animée. « Je voudrais que cette rencontre puisse nous remobiliser pour qu’en 2025 nous puissions prendre le pouvoir. Car nous sommes fatigués d’être dans l’opposition », a souhaité le représentant du président Bédié à Aboisso 1.
6 messages transmis au personnel politique
Le chef de délégation, Mathias Gossé, après avoir écouté ces interlocuteur leur a présenté le ‘‘yako’’ du parti. Il a aussi demandé aux intervenants et à son auditoire de comprendre la situation de leur parti qui se trouve actuellement dans l’opposition et qui éprouve d’énormes difficultés financières. Car la plupart de ses cadres ne sont pas aux affaires. Aussi, Mathias Gossé leur a présenté les vœux du président Bédié. « Le président Bédié voudrait vous présenter en ce début d’année 2022, ses vœux les meilleurs pour votre famille, pour vous-mêmes et pour tous les membres de la délégation d’Aboisso 1 ».
Il a articulé son intervention autour de 6 messages. Ceux-ci sont relatifs à la modernisation et l’organisation du Pdci-Rda, le dialogue politique, le rôle et l’animation du personnel politique… Au sujet du dialogue politique dont le 5ème round vient de s’achever, Mathias Gossé a fait savoir que le Pdci-Rda épris de paix y a participé. « Tous les participants ont signé les résultats issus de ce dialogue. Et tout le monde attend son application sur le terrain par le gouvernement qui est l’initiateur », a-t-il confié aux militants.
Pourquoi Bédié doit être plébiscité au 13ème congrès
L’un des 6 importants points abordés par le chef de délégation de la direction du Pdci-Rda à Babadougou est la question du prochain congrès du parti septuagénaire. Il s’agit du 13ème congrès dont l’organisation est prévue pour cette année 2022. Pour Mathias Gossé, il s’agit d’aller plébisciter le président Henri Konan Bédié. « C’est sur ce point que nous allons insister pour dire que le président Félix Houphouët-Boigny a légué le Pdci-Rda au président Henri Konan Bédié. Et je pense que depuis lors, il tient bien le parti. Donc pour nous, comme l’a décidé le 12ème congrès, on va aller à un 13ème congrès, nous avons obligation de plébisciter le président Henri Konan Bédié. Pour ma part, je dirai que nous avons le bon et le meilleur président de parti politique ici en Côte d’Ivoire. De tous les présidents qui sont là, notre président est le bon et le meilleur, pourquoi ? Je voudrais vous demander, ici en Afrique et même dans le monde, est-ce que vous connaissez un président de la République qui a été chassé par un coup d’Etat et qui continue de vivre dans son pays pendant plus de 20 ans sans même être inquiété par une justice nationale et même internationale ? Est-ce que vous en connaissez ? Si ce n’est pas le président Henri Konan Bédié. Après le coup d’Etat, ce ne sont pas ses amis qui sont venus au pouvoir. Mais il est là, personne ne peut l’inquiéter. C’est-à-dire qu’il a une probité morale limpide et claire. Il n’est pas inquiété. Il vit tranquillement dans une quiétude exagérément débordante. Alors que d’autres quand on les chasse par coup d’Etat, on les voit ici à Marcory, ils sont cloués là. Il y en a qui meurent en exil. Alors pour tous ces facteurs, pour sa vision et pour sa probité, nous avons obligation de reconduire le président Henri Konan Bédié à la tête du Pdci-Rda. Bien que nous soyons en démocratie, je voudrais vous demander de dire aux autres qui ont des ambitions pour le parti, de laisser le président Henri Konan Bédié conduire le Pdci jusqu’à ce qu’il nous dise que je ne voudrais plus être président du Pdci-Rda. Nous avons obligation d’aller au congrès pour plébisciter le président Henri Konan Bédié », s’est-il fait comprendre.
Autre thème abordé par la délégation venue d’Abidjan est le Rôle et l’obligation d’animation à la base du personnel politique. Mathias Gossé a demandé aux secrétaires de section, aux présidents de comités de bases Ufpdci et Jpdci, de tenir des réunions, de produire des PV de réunion et les transmettre au délégué de la délégation afin que celui-ci soit informé de ce qui se passe dans les sections et les comités de base et aussi de pouvoir transmettre le message à la direction du parti. « Vous qui êtes les présidents de comité de base, les secrétaires de section, comment allez-vous informer vos militants ? C’est par des réunions, des rapports de réunions. Les réunions successives de comités de base, les réunions successives de sections que vous transmettez à la délégation. Et aussi des réunions de délégations. Ainsi, toutes les nouvelles qui viennent de la haute direction, tout le monde est informé. Cela va faire qu’il n’y aura pas de désinformation et d’intoxication sur le terrain. Donc le parti vous demande de tenir des réunions, d’avoir des informations auprès de votre secrétaire de section et de votre délégué », a-t-il déclaré.
Le personnel politique appelé à aider les militants à établir leurs pièces
« On va beau être nombreux à des meetings, mais si nous ne sommes pas inscrits sur une liste électorale, on ne peut pas faire gagner notre candidat. Et pour être inscrit sur la liste électorale, il faut disposer de certains papiers notamment la carte nationale d’identité, la carte d’électeur. Pour cela, il est demandé au personnel politique que vous êtes d’aider les militants à établir leur pièce d’identité administratives, pour que le moment venu, ceux-ci puissent faire leur inscription et réinscription sur la liste électorale, ceux-ci puissent s’inscrire. Parce que sils ne sont pas inscrits ce ne sont pas des électeurs. Ils sont certes militants mais ils ne sont pas des électeurs. Là, le parti insiste là-dessus. Il demande que vous fassiez un effort, vous aidiez les militants à avoir leurs papiers. Pour aller s’inscrire », a plaidé Mathias Gossé.
N’goan Jérémie, vice-président et maire d’Aboisso, attaque et galvanise
Venu par surprise, le vice-président du Pdci-Rda et maire d’Aboisso, N’goan Jérémie a invité les militants à ne pas céder à la facilité. Pour N’goan Jérémie, le Pdci-Rda et ses militants doivent rester digne, malgré tout ce qui se passe. « C’est vrai que la situation devient de plus en plus difficile pour nous, mais nous devons nous battre. Nous devons nous battre parce que le combat fait partie de la vie. Nous ne devons pas accepter la fatalité. Vous êtes des militants très militants, je le sais. J’en veux pour preuve, le nombre que vous êtes ce matin. Votre dynamique délégué travaille avec peu de moyen mais il arrive à vous mobiliser. Il arrive à vous mobiliser parce que les secrétaires de section sont eux-mêmes très mobilisés. Je voudrais vraiment qu’on les félicite. A chaque fois qu’il y a eu des élections, j’ai vu comment votre délégation se rassemblait et partait comme un seul homme, une seule femme et pour le travail qu’on attend de vous », a déclaré N’goan Jérémie qui leur a témoigné sa reconnaissance.
Revenant sur le contexte politique, le vice-président a reconnu qu’il est très difficile. « Nous ne sommes pas au pouvoir. Nous n’avons pas l’argent. Et les autres nous écrasent avec leur argent. Mais je vous dis qu’au fur et à mesure qu’ils nous montrent leur argent, nous devons nous dire gardons la foi, parce que l’argent facile, ce n’est pas ça qui construit un pays. Vous l’avez vu lors des dernières élections. Ils ont distribué beaucoup d’argent, ils ont distribué des motos, et après on apprend qu’ils sont en train de retirer certaines motos. Ce qu’il faut, c’est de garder la foi et dire qu’est-ce que j’ai comme idée pour mon pays. Beaucoup de jeunes ne se rappellent ce que le Pdci a fait. Mais nous les anciens on s’en souvient. Nous avions une foi, nous avions une idée, nous avions une idéologie. C’est ce qu’il faut garder. Il faut garder à l’idée qu’un pays ne se construit pas sur l’injustice, un pays ne se construit pas sur le manque de dialogue national.
Un pays se construit sur la paix, la vraie paix. La réconciliation. Un pays se reconstruit sur l’égalité des chances qu’on donne à tous les enfants. Quand un enfant va à l’école, qu’il ne soit pas obligé d’aller payer pour réussir un concours (…) Un pays se construit aussi sur l’idéologie, la foi qu’on donne à ses enfants, l’espérance. Aujourd’hui, on a beau dire on fait des routes, on construit des hôpitaux, mais est-ce que vous avez une foi en l’avenir ? Est-ce que vous êtes confiants pour l’avenir de vos enfants ? Qui peut vous donner cette foi ? Qui peut vous donner à espérer pour demain ? C’est le Pdci parce que dans le passé, il a prouvé qu’il était capable de le faire et demain encore, il le fera. Je vous dis tout ça pour vous dire de ne pas vous laisser griser par l’argent facile que les gens distribuent. Ce qui est important c’est l’avenir du pays. C’est ce que nous allons construire ensemble, c’est la paix et c’est surtout la réconciliation nationale pour que nous puissions nous regarder comme des frères et des sœurs comme nous étions avant… », a déclaré N’goan Jérémie.
La proposition de la présidente Ufpdci, Ano N’guessan Marie
Le personnel politique a bénéficié également d’un temps d’intervention afin de dire à la délégation du Pdci-Rda ce qui ne va pas dans leur délégation et sur le terrain. Chacun a décrié le manque d’information, de considération, de formation… Pour la présidente Ufpdci-Rda de cette délégation, les femmes et les jeunes ont besoin d’être accompagnés à travers le financement d’activités génératrices de revenus. C’est pourquoi, pour Ano N’guessan Marie épouse Kassi, il faut que le parti cherche à leur octroyer des prêts si possible remboursable afin de leur permettre de travailler pour sortir les jeunes militants et les femmes de la disette et surtout de les éloigner des tentations.
Il faut noter qu’une motion de soutien a effectivement été lu au nom des secrétaires généraux de section et le personnel politique apportant leur soutien à la candidature du président Henri Konan Bédié au 13ème congrès.
Benoît Kadjo