La rencontre entre l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo qui revient fraîchement de la Haye, après y avoir passé 10 ans de sa vie dans les prisons de la Cour Pénale internationale (CPI) et Alassane Ouattara qui l’y a envoyé en novembre 2011, après son accession à la Magistrature suprême ivoirienne, pour crime de sang, crime de guerre, crime économique… à l’issue d’une crise postélectorale qui a fait plus de 3000 morts, annoncée depuis le mercredi 21 juillet 2021, à l’issue du conseil des ministres du gouvernement ivoirien est très attendue.
Que doit-on attendre de cette rencontre de ces deux principaux acteurs politiques ivoiriens ? C’est la question que se posent beaucoup d’observateurs de la vie politique ivoirienne. En effet Laurent Gbagbo blanchi par la CPI est rentré chez lui pour continuer à faire la politique. Or dit-on en politiques tous les coups sont bons. Quant à Alassane Ouattara, il ne s’est difficilement prononcé sur ce retour de Laurent Gbagbo qui a été condamné par la Justice ivoirienne à 20 ans de prison pour surtout avoir cassé la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (Bceao) en pleine crise pour dit-il, payer les fonctionnaires ivoiriens.
Cette rencontre est donc décisive pour les Ivoiriens qui disent attendre 3 choses. La première est que cette rencontre doit permettre aux deux présidents de dire clairement qu’ils sont honnêtement et objectivement engagés pour la réconciliation nationale. Et qu’à l’issue de ce tête-à-tête prévu ce mardi 26 juillet 2021, dans la capitale économique ivoirienne, ils poseront des actes concrets pour faire respecter leur engagement. La seconde attente des Ivoiriens est que le président Alassane Ouattara accepte de prendre un décret pour amnistier Laurent Gbagbo afin que la condamnation de la Justice ivoirienne qui continue de planer sur l’ex-président ivoirien soit effacée définitivement.
Et enfin le couple Ouattara-Gbagbo doit dire publiquement aux Ivoiriens qu’il prend l’engagement d’associer le président Bédié et les autres leaders politiques afin de se rencontrer régulièrement après cette rencontre pour parler de l’avenir de la Côte d’Ivoire sans aucun calcul politicien et d’hypocrisie. Il s’agit d’œuvrer au rassemblement de tous les fils autour de la Nation ivoirienne, à travers la libération des prisonniers, le retour des exilés comme Guillaume Soro… Pour véritablement panser les plaies de la Côte d’Ivoire des Ivoiriens qui se regardent en chien de faïence pour des raisons politiciennes.
Ange Dinaoulê