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Nouvelle trêve sociale: les réserves de la CGT-CI sur le projet

Le secrétaire général national de la CGT-CI, Sibahi Kouadio s'est prononcé sur le processus de la nouvelle trêve sociale.
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La Confédération générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (CGT-CI) faitière syndicale a dans cette déclaration parvenue au site d’information justeinfos.net fait des critiques et suggestions sur le nouveau projet du gouvernement ivoirien d’engager avec les syndicats et leurs faitières une nouvelle trêve sociale. Ci-dessous, l’intégralité de cette déclaration.

Les conventions entre les partenaires sociaux doivent être soumises à des conditions précises. Chaque partie doit jouir de droits et être soumise à des obligations, et chacune des parties doit s’y soumettre.

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Le gouvernement ivoirien et des organisations de travailleurs s’inscrivent dans des relations similaires. Le gouvernement est tenu d’apporter des réponses positives aux revendications dont la résolution paraît d’actualité aux travailleurs. Il peut arriver, que le gouvernement sollicite un délai aux organisations de travailleurs pour apporter les solutions demandées avec des échéances intermédiaires. L’usage veut que les travailleurs doivent donner leur accord à travers leurs organisations syndicales représentatives. C’est ce qui s’est passé le 17 août 2017. Face aux revendications des travailleurs qui usaient de la grève pour se faire entendre par le gouvernement ; ce dernier avait demandé et obtenu des organisations syndicales un délai de 5 ans pour s’acquitter de ses obligations avec des échéances intermédiaires :

Dans la tradition des trêves sociales, il n’est pas exclu de demander la mise en place d’une nouvelle trêve sociale en cas de nécessité lorsque les précédents engagements pris par le gouvernement sont exécutés.

Mais, dans la pratique, le gouvernement ivoirien donne l’impression que pour lui, la trêve sociale est un moyen de réduire les travailleurs et leurs organisations syndicales au silence une fois pour toutes et de les empêcher de poser la question de la résolution de leurs revendications pressantes.

Par ailleurs, la démarche engagée actuellement pour la mise en place d’une nouvelle trêve sociale n’est pas fondée, parce que tous les engagements contenus dans le précédant protocole d’accord portant trêve sociale ne sont pas réalisés.

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C’est pour cela que la CGT-CI relève dans le dernier communiqué de la Fonction publique sur l’évaluation de la trêve sociale de nombreuses lacunes, dont les plus importantes sont :

1) L’oubli de faire référence à l’engagement du gouvernement à mettre en place le comité de suivi pour poursuivre les négociations sur l’ensemble des préoccupations des travailleurs, notamment, la question des libertés syndicales, de leur exercice, ainsi que le renforcement des cadres de discussion pour faciliter le dialogue social ;

2) la référence à l’ensemble des réalisations du programme social du gouvernement ; ce qui a pour effet de noyer les revendications spécifiques qui font l’objet du protocole d’accord sur la trêve sociale.

Enfin, lors de l’adoption de la trêve d’août 2017, la question de la durée n’a peut-être pas fait l’objet de débats, c’est pourtant un point important. Les travailleurs sont donc avertis qu’ils doivent être vigilants sur la question des trêves sociales, pour éviter que leurs intérêts ne soient bafouillés par ceux qui ont intérêt à les empêcher d’obtenir ce à quoi ils ont droit.

Abidjan, 16 juillet 2022

                    POUR LA CGT-CI

LE SECRETAIRE GENERAL CONFEDERAL

SIBAHI KOUADIO

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