Le premier ministre ivoirien, Patrick Achi a procédé, de façon officielle, le lundi 11 avril 2022, à Abidjan, dans la commune de Cocody, à l’ouverture des travaux pour la validation des travaux de synthèse des 7 commissions thématiques des Etats généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (EGENA), lancés depuis le 19 juillet 2021.
Pour le chef du gouvernement ivoirien, les EGENA ont pour objectif premier et primordial de co-construire un pacte social durable en faveur d’une Ecole ivoirienne centrée sur la réussite des élèves et de l’appropriation des valeurs de la République. « Je voudrais donc émettre un vœu simple mais essentiel. Voir éclore de vos réflexions et analyses, des propositions innovantes, pertinentes et opérationnelles, toutes à la fois financières, humaines, organisationnelles et infrastructurelles pour édifier demain une école ivoirienne crédible, efficace et durable… », a souhaité Patrick Achi. Il a, auparavant, félicité la ministre Mariatou Koné pour avoir initié ces EGENA, sans oubliés tous les acteurs qui ont contribué aux travaux ainsi que les partenaires.
La ministre Mariatou Koné a, pour sa part, indiqué que l’organisation de ses assises constitue l’aboutissement d’un travail collectif considérable entrepris depuis le lancement officiel des EGENA depuis le 19 juillet 2021. A en croire la ministre de l’Education nationale et l’alphabétisation, l’organisation de ces EGENA dont les travaux de synthèses sont articulés autour des 7 thématiques répondent aux aspirations du président Alassane Ouattara, qui a placé l’Ecole au cœur de sa politique à travers la construction d’infrastructures etc.
« L’engagement du président de la République montre bien que et je cite, l’Education n’est pas une dépense mais plutôt un investissement », a-t-elle précisé. Aussi, selon la première responsable de l’Education nationale, les présentes assises, après les concertations sur l’école ivoirienne de 1977, 1985, 1993 et 1994, constituent un autre pas vers un nouveau pacte social et la recherche de l’excellence autour de l’Ecole ivoirienne. « C’est donc en vue de co-construire ensemble le système éducatif, en plaçant la réussite de l’apprenant au cœur de toutes les actions éducatives que les EGENA ont été initiés », a expliqué Mariatou Koné.
Elle a, par ailleurs, indiqué que « de façon spécifique, il s’agira, au cours de ces journées, de présenter aux participants, les résultats de l’ensemble des travaux, de discuter les résultats des travaux, de recueillir les avis, recommandations, propositions des participants et enfin de valider le document final. » La ministre Mariatou Koné a affirmé que « tous les participants à ces journées doivent avoir à l’esprit que l’Education est un droit pour chaque enfant, un devoir de chaque parent, une obligation de toute la communauté ». C’est pourquoi, a-t-elle émis comme attentes des propositions fortes, à mêmes d’aboutir à des changements profonds du système éducatif. « Nous devrons ensemble, ré-imaginer les futurs de l’Education nationale pour offrir à nos enfants des outils pour se réaliser eux-mêmes et hisser la Côte d’Ivoire au niveau des nations dont l’efficacité interne et externe des systèmes éducatifs sont mondialement connus.
En somme, la ministre de l’Education nationale a témoigné sa reconnaissance à ses prédécesseurs dont le Prof Saliou Touré, Gilbert Bleu Lainé et Amani N’guessan Michel, présents dans la salle pour leur contribution permanente à la résilience de l’école ivoirienne. Elle a également rendu hommage à la communauté éducative et aux partenaires de l’Ecole ivoirienne qui les accompagnent quotidiennement.
Au nom des responsables des commissions, Prof Sidibé Valy a dit sa part de vérité. « Nous sommes tous convaincus, qu’on ne produira jamais de grands intellectuels de la trempe des Harris Fôtê Memel, Barthélémy Kotchy, Wodié Francis, Samba Diarra, Séri Bailly, Saliou Touré, Jasqueline Oble, 1ère Femme agrégée de Droit, Guidy Wandja, 1ère femme Professeur Titulaire de Mathématiques, Henriette Dagri Diabaté, 1ère femme Professeur Titulaire d’Histoire, Boni Tanella, 1ère femme Professeur Titulaire de philosophie, Professeur Mariatou Koné, 1ère femme d’Anthropologie, avec des écoles-casernes aux effectifs pléthoriques, mal entretenues, avec des enseignants démotivés jusqu’à la moelle épinière, prêchant dans le vide, devant des enfants sans repère, sans livre ni cahier, déboussolés, déracinés, au demeurant vindicatifs, souvent imperméables aux savoirs, violents et prêts à tout », a déclaré Prof Sidibé Valy.
Ainsi, a-t-il dit qu’il urge de « changer qualitativement de mentalités, d’enseigner autrement en innovant les stratégies d’alphabétisation, de formation initiale et continue des maîtres, enracinées dans nos cultures et ouvertes sur le monde. » Pour le porte-parole des commissions thématiques, il est temps de rétablir l’autorité du maître.
Il faut noter que ces travaux de synthèse prennent fin ce mercredi 13 avril 2022 avec l’adoption du document final qui sera transmis au président Alassane Ouattara dans les jours à venir.
Benoît Kadjo