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Le collectif des enseignants contractuels non-affectés du Psgouv 2019 collectent plus de 300 dossiers lundi devant la Tour D

Les enseignants contractuels non-affectés ont encore une fois interpelé les autorités devant la Tour D au Plateau. (Ph. Justeinfos)
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Les enseignants contractuels du Programme social du gouvernement (Psgouv) 2019 jusque-là non affectés après leur formation en 2019 étaient ce lundi 23 août 2021 devant la Tour D à la cité administrative dans la commune du Plateau à Abidjan.

Ils étaient nombreux à répondre à l’appel des responsables de leur collectif de non affectés. Chacun et chacune, venu(e) de l’intérieur du pays, pour certains, était muni(e) d’un dossier qu’il devait déposer auprès de leur représentant en charge de collecter lesdits dossiers. Selon le porte-parole, Ouattara Bassina, le rassemblement du jour obéit à la même logique. « On a été lésé par rapport à une situation. Et on a commencé ce combat ça fait deux (2) ans aujourd’hui. Donc c’est dans cette même logique qu’on a battu le pavé, on a fait appel à nos camarades. On leur a demandé d’être là ce matin parce qu’il y a une séance de collecte des dossiers. Et ces dossiers, nous allons les collecter et on va les remonter à la Tour D, au niveau de nos chefs là-bas.  Tous ceux que vous voyez sont venus de tous les horizons de la Côte d’Ivoire, juste pour obéir au mot d’ordre qui a été lancé par le collectif », a dit le porte-parole.

Une vue de la séance de dépôt des dossiers.

Selon ce dernier, ces dossiers qui ont été collectés vont être remis au Ministère de tutelle qui est le Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, ce lundi même. Pourquoi ces enseignants contractuels toujours en attente de leur affectation deux ans après leur admission et leur formation ont-ils décidé de collecter ces dossiers ? A en croire leur porte-parole, ils ont tenu à mettre fin à une certaine supputation.

« On a été lésé. Au départ on nous a dit qu’on avait des diplômes qui n’obéissaient pas à l’enseignement. Maintenant, c’est vrai, les preuves que nous pouvons fournir peuvent demeurer insuffisantes. Mais aujourd’hui, on a eu des échos. On a des informations qui ont été publiées comme quoi, les gens mêmes qui nous ont formés, les Inspecteurs ont eu à mener des enquêtes sur le terrain qui ont prouvé qu’il avait toute sorte de diplômes sur le terrain qui sont en train d’enseigner aujourd’hui. Cela démontre que les arguments se basant sur le fait que nous n’avons pas des diplômes d’enseignement ne tiennent plus. Nous-mêmes avons des informations. Nos amis qui ont fait Sciences Eco, sont en train d’enseigner aujourd’hui. Ce ne sont pas des diplômes d’enseignement. Nos amis aussi qui ont fait la communication, sont en train d’enseigner aussi. Des gens qui ont le BTS sont en train d’enseigner aussi. Nous sommes tous dans ce même canevas là. On a ces mêmes documents administratifs délivrés par nos grandes écoles et nos universités de Côte d’Ivoire. Mais pourquoi deux poids, deux mesures ? Moi en tant que Ouattara, je ne peux pas être titulaire d’une maîtrise de droit public, obtenu en bonne et due forme à l’Université de Bouaké et on me dit que le droit n’enseigne pas, à contrario, j’ai des informations sur des gens qui ont le Bac et qui sont en train d’enseigner. Je ne sais pas cela obéit à quoi ? », a déclaré le porte-parole Ouattara.

Ouattara Bassina le porte-parole (centre) avec à sa droite le président du collectif, Kouassi Kouadio.

Pour lui, donc, il s’agit de collecter les dossiers pour les déposer et demander ce qui leur a été pris, arraché. « On a été spolié, on a été peut être le mot est un peu fort, mais on a été volé au fait », a affirmé Ouattara Bassina. « Tous ceux qui sont là ont leur diplômes universitaires ou ont les diplômes des grandes écoles. Aujourd’hui, on met le Ministère au défi. Qu’il nous prouve qu’effectivement, nous qui sommes dans cette situation, on n’a pas des représentants sur le terrain qui ont été affectés, on va s’asseoir, on va chercher autre chose à faire », a-t-il renchéri. Avant d’ajouter : « On ne peut pas être dans une situation avec les gens, que ce soit légal, que ce soit comment et ces personnes sont rentrées dans leur droit et que nous soyons deux ans après, être là devant la Tour D pour réclamer une quelconque affectation », a déploré M. Ouattara. Pour lui, ils sont obligés de le faire parce que peut-être l’Etat ivoirien les a oubliés.

« Et puis, les responsables des Ministères se disent peut-être qu’il n’y a plus personne », a-t-il dit, avant de s’interroger : « Ah mais ces gens vont aller où ? » Il a fait savoir que « les gens ont tout perdu. Moi qui vous parle, j’étais directeur des études quelque part. C’est en voulant aider l’Etat ivoirien, en voulant apporter ma contribution au système éducatif ivoirien, qui tout le monde sait, comment ça fonctionne, qu’aujourd’hui, je me retrouve dans cette situation. Je me débrouillais dans mon privé, de grâce, ma famille n’avait pas faim. Mais aujourd’hui, j’ai quoi pour nourrir cette famille-là ? Aujourd’hui on ne se lève pas du jour au lendemain pour avoir quelque chose à faire dans ce pays ». Selon M. Ouattara, le président Ouattara a fait ce concours exceptionnel d’enseignants contractuel pour pouvoir soulager sa jeunesse. « Mais si aujourd’hui, cette jeunesse est encore à ce stade, on vient encore réclamer une quelconque affectation deux ans, nous ne savons pas quel genre ou quel type d’expression nous allons utiliser encore », a-t-il déploré.

Un aperçu du rang des enseignants non-affectés venus déposés leurs dossiers.

Pour le porte-parole, ils non jamais voulu un bras de fer avec qui que ce soit. « Que ce soit au Ministère, que ce soit avec la DRH, quand on se retrouve ici, nous nous disons que nous avons des soucis que nous allons chercher à régler. Si vous avez remarqué, tous ceux qui sont là, personne n’a touché à une fleur. On est venu se retrouver. Ce sont des responsables, des pères et des mères de famille. On a quelque chose à faire qui est la collecte des dossiers. Si on finit, tout le monde rentrera chez lui », a-t-il rassuré. S’agissant de combien sont-ils aujourd’hui alors qu’ils étaient de façon officielle à 1 194 à être dans cette situation, le porte-parole de ce collectif a indiqué que seul le Ministère est en droit de donner le nombre exact de ceux qui sont encore en attente d’une affection. « Mais nous en tant que les professeurs qui sont dans cette situation, on ne peut pas vous répondre parce qu’après, il y a eu beaucoup de choses. Il peut même avoir la situation extrême qui peut être les cas de décès dans le groupe. Et Dieu seul sait, s’il y en a eu ou pas. Et tout ça à cause de cette situation. Il y a des gens qui ont contracté des maladies qui vont en mourir. Ça ne va jamais se cicatriser même si aujourd’hui, on est affecté. Parce que par rapport à la peur, au battement du cœur, si tu as pu prendre un AVC, plaie de ventre… tu vas garder les séquelles jusqu’à ta mort », a fait savoir M. Ouattara. Il a indiqué qu’ils sont là de manière pacifique, parce qu’ils sont « petits pour faire un bras de fer » avec les autorités. Il faut noter que, selon le président dudit collectif, Kouassi Kouadio, pour cette première journée de collecte, ce sont plus de 300 dossiers qui ont été déposés.

Benoît Kadjo

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