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Célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire : Atsain Allé Damase (Ex-directeur régional de l’Enseignement technique) : « ce jour était vraiment sacré, pour chaque Ivoirien digne de ce nom »

Atsain Allé Damase
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Dans le cadre de la célébration du 64ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le doyen Atsain Allé Damase, ex-directeur régional de l’Enseignement technique à la retraite se remémore des célébrations passées et parle des premières heures d’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance.  

Quels sont vos souvenirs des premières heures de l’indépendance de la Côte d’Ivoire ?

L’indépendance, ce mot si cher à tout Ivoirien à l’époque. Vue les souffrances de nos parents. L’on s’était senti soulagé, libéré de ces fardeaux. C’est ainsi que dans les premières heures de l’indépendance, ce sont les vécus du quatorze juillet, les cérémonies du quatorze juillet se répétaient avec des défilés avec toutes les couches socio-culturelles dont les paysans, les ouvriers, les militaires.

On attendait patiemment le discours du président d’alors, Félix Houphouët-Boigny à l’attention de la population. Et c’est en ce moment précis que les Ivoiriens se sentaient vraiment libérés du poids, du joug du colonisateur. Et avec l’espérance d’un nouveau départ du Peuple de Côte d’Ivoire.

A la suite donc de ses premières époques, la Côte d’Ivoire, sur le plan industriel était vraiment limitée. A part Blohorn et quelques sociétés, tout le reste se limitait à l’exploitation forestière, au café et après le cacao et le palmier à huile, ainsi de suite, l’ananas et la banane poyo, se sont ajoutés sur la liste. C’est comme cela que petit à petit la Côte d’Ivoire à commencer son évolution avec un président qui connaissait bien son peuple et son pays.

Ce dernier a su relever les défis en faisant en sorte que le pays ne succombe sur le poids de la pauvreté et de la dette. Parce que l’on a ouïe dire de la part d’un certain Aimé Césaire que la Côte d’Ivoire était mal partie. Mais grâce au savoir-faire et au savoir être de ce président, nous avons eu ce que l’on a appelé le « Miracle ivoirien » à l’époque. Et après le miracle, comme les ennemis du développement de l’Afrique n’étaient pas contents, nous sommes arrivés à ce que l’on appelé en son temps l’inflation.

Et ceci a brutalement arrêté le développement en Côte d’Ivoire. Donc il y a eu l’époque où par l’intermédiaire de la SATMACI la Côte d’Ivoire a déployé des équipes sur le territoire ivoirien, le pays producteur du cacao, pour traiter et apprendre aux paysans l’utilisation des produits phytosanitaire pour pouvoir mieux produire. Et quand ceci à commencer à porter ses fruits, le prix d’achat de ces produits est devenu très bas. Je parle des années 1968-1970 que la Côte a commencé à plonger dans les difficultés.

Néanmoins, la Côte d’Ivoire comme je l’ai dit avec son président organisait des fêtes tournantes dans le sens de développer les différents chefs-lieux de préfecture pour ne pas que tout le développement soit concentré sur Abidjan. Après sa mort, le président Henri Konan Bédié qui lui a succédé par à travers la Constitution est venu poursuivre le développement selon sa vision à lui. Mais malheureusement, Il y a eu à l’époque des incompréhensions avec ce fameux coup d’Etat qui est arrivé et a tout bouleversé.

Que pensez-vous des célébrations actuelles de l’indépendance de la Côte d’Ivoire ?

A l’époque pendant la célébration de la fête anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire en ce qui concerne le défilé des élèves, les tenues pour défiler  étaient offertes gratuitement. Je veux parler des ensembles kaki, la cravate, la chaussure. Je dirais tous les participants, en général. Alors je dirais que c’était la belle époque. Et que ce jour était vraiment sacré, important pour chaque Ivoirien, pour tout ivoirien digne de ce nom.

Aujourd’hui, vraiment je ne sais pas où est-ce que nous allons. Et je me demande si effectivement nous sommes indépendants ou si nous sommes recolonisés par nos propres frères, à entendre les discours des uns et des autres et les actes qui sont posés tous les jours. Ce que je peux dire aux Ivoiriens, c’est de prendre courage, de continuer de croire en eux, en  leurs génies  dans leurs prières de tous les jours. Pour que ces mauvais temps que nous vivons puissent être oubliés rapidement.

                                                                Propos recueillis par Hélène Aka

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