La Mutuelle pour l’émergence économique et sociale des sociétaires du BURIDA (MUEESSB) a, le mardi 10 décembre 2024, organisé à Yopougon, son assemblée générale extraordinaire constitutive suivie de la mise en œuvre de son programme dénommé « Un artiste, un toit ». C’était sous le parrainage d’Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale de Côte D’Ivoire et maire de ladite commune, représenté par Abdoul Kader Koïta, conseiller municipal.
Joseph Debohi, artiste chanteur et président du conseil d’administration (PCA) de la MUEESSB s’est, au cours de cette rencontre, exprimé sur les objectifs qui ont favorisés la création de ladite mutuelle. Il s’agit entre autres d’apporter une certaine dignité dans la vie des sociétaires du BURIDA qui ne vivent pas de leurs arts.
« Nous artistes de Côte d’Ivoire souffrons. Ce qui fait que nous vivons dans les quartiers précaires. Pis, les opérations de déguerpissement ont fait que nous ne pouvons plus louer de maisons ici à Abidjan. On dort tantôt chez des parents », a expliqué Joseph Debohi. Mais pourquoi autant de difficultés chez ces sociétaires du BURIDA ? « On sait ce qui se passe mais on ne peut en parler. Et même s’il arrivait qu’on n’en parle, ça ne changerait pas non plus », a-t-il fait comprendre.
Cependant, le PCA de la MUEESSB pense que la mise sur pied de cette mutuelle est une bouffée d’oxygène pour les artistes chanteurs et assimilés de Côte d’Ivoire. Joseph Debohi a souhaité toutefois que les membres de la MUEESSB restent soudés. Et que ceux-ci évitent d’être à la solde des personnes tapis dans l’ombre, qui « tirent les ficelles, qui les exploitent et refusent que les artistes s’organisent en bonne et due forme ».
Le PCA de la MUEESSB a également évoqué la situation de la « copie privé », c’est-à-dire, une manne financière de 3 milliards qui chaque année était censée revenir aux artistes ivoiriens pour laquelle le président Alassane Ouattara a signé un décret en 2022. « C’est depuis plus de 40 ans que nous attendons cet argent », a-t-il déploré.
David Stéphane Kablan, directeur général de la Cité Béthanie et promoteur du projet « Un artiste, un toit » a, pour sa part, parlé de sa motivation à venir en aide aux sociétaires du BURIDA. « Les artistes sont des créateurs et lorsque nous avons vu un peu la précarité dans laquelle ils vivent, nous avons été touchés et nous avons décidé de les accompagner pour pouvoir souscrire et acquérir une maison en Côte d’Ivoire », a expliqué David Kablan.
Les grandes composantes de cette collaboration pour le directeur général de la Cité Béthanie sont que sa structure dispose de terrain avec ACD, des banques qui sont prêtes à accompagner les artistes, des partenaires qui ont la possibilité de construire etc. La garantie pour David Kablan est que ces artistes puissent avoir des comptes séquestre. « Nous sommes dans un processus irréversible. Nous avons déjà un acte notarié qui nous lie. Et l’Assemblée de ce jour a été mise sous le parrainage du chef de l’Etat qui a reçu le courrier et l’a imputé au ministre de la Construction », a-t-il justifié.
Il s’agit donc pour lui de la construction de 8 000 logements dont des appartements et des villas. Le constructeur a promis livrer les premières maisons en 2026.
Quant à Kader Abdoul Koïta, représentant le maire Adama Bictogo, il a dit avoir été touché par l’intervention de Joseph Debohi. « Votre discours m’a donné la chair de poule. Mais sachez que votre combat est aussi le combat du président de la République, Alassane Ouattara et du maire Adama Bictogo. J’ai entendu vos pleurs et prières. Et nous savons que ce n’est pas facile. Mais sachez que votre message va porter », a promis le représentant du président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
Notons à cette occasion que les textes des statuts et règlement de la MUEESSB ont été lus et adoptés. Cette Assemblée générale extraordinaire a également enregistré la participation de Jean Jacques Bizollon des studios d’enregistrement JBZ.
Hélène Aka