topheader

Côte d’Ivoire / Education nationale et Santé : La réaction de la CGT-CI après les sanctions du gouvernement contre les agents grévistes

Sibahi Kouadio, SGN confédérale de la CGT-CI.
47
S'inscrire à la newsletter

- Advertisement -

Listen to this article

Dans un communiqué dont copie est parvenue au groupe de presse GOVCom, éditeur de plusieurs journaux, la Confédération générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (CGT-CI) a pris position contre le gouvernement en condamnant les mesures à lui prises contre les grévistes des 15, 16 et 17 octobre dernier issus des secteurs de l’Education et de la Santé. Ci-dessous, le communiqué de la CGT-CI.

LA CGT-CI DENONCE LES MESURES PUNITIVES DU GOUVERNEMENT CONTRE LES GREVISTES DU SECTEUR PUBLIC DE L’EDUCATION NATIONALE ET DE LA SANTE

Du 15 au 17 octobre 2024, des organisations syndicales du secteur public de l’Education nationale et de la santé ont lancé une grève portant sur les revendications suivantes :

  1. L’octroi d’une prime d’incitation aux personnels du secteur éducation-formation ;
  2. L’institution d’une filière relative à l’administration scolaire avec création d’emplois nouveaux et un profil de carrière ;
  3. Le reversement des salaires retenus et suspendus pour cause de grève en 2019 et 2020 ;
  4. La revalorisation des indemnités liées aux examens à grand tirage et leur payement au plus tard deux semaines après la fermeture des secrétariats d’examens ;
  5. La promotion des Instituteurs Adjoints ;
  6. Le paiement de l’indemnité de sujétion avec rappel conformément au décret de 1961 ;
  7. La signature des décrets proposés et consolidés liés à la loi portant réforme hospitalière qui consacre entre autre la prime trimestrielle aux personnels du Ministère de la Santé de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle.

Se basant sur la loi rétrograde de 1992 portant Statut Général de la Fonction Publique, en particulier sur la nébuleuse procédure de grève, le gouvernement lors du conseil des ministres du 30 octobre 2024 a pris une série de mesures punitives contre les travailleurs en lutte, à savoir : (i) la suspension de salaires des « 26 principaux meneurs de la grève » (ii) la retenue de salaire correspondant aux trois jours de grève pour les travailleurs ayant observé le mot d’ordre de grève, (iii) l’engagement de poursuite pénale contre ceux ayant participé à des actes de violence ou de destruction de biens », (iv) l’initiation d’une procédure disciplinaire contre les meneurs de cette  grève dite «illégale ».

Et pour mieux narguer les travailleurs en lutte, le gouvernement lors du même conseil des ministres a mandaté le ministre chargé de la Fonction publique et les ministres concernés pour prendre en compte les recommandations du séminaire organisé du 24 au 26 octobre à Grand-Bassam, afin de favoriser une reprise constructive du dialogue social.

En conséquence de ce qui précède, la Confédération Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (CGT-CI) :

I – Condamne fermement, d’une part, les mesures punitives du gouvernement à l’encontre des agents des secteurs de l’éducation nationale et de la santé ; et d’autre part, la politique de fuite en avant du gouvernement et le tient responsable du chaos qui se profile à l’horizon en cas de non-résolution de ce conflit social.

II – Assure de son soutien ferme et résolu aux agents des secteurs de l’Education nationale et de la Santé en lutte et les encourage à ne point faiblir pour faire aboutir leurs justes et légitimes revendications.

III – Rappelle aux travailleurs en lutte que les mesures répressives et les violations flagrantes des libertés syndicales dont ils sont actuellement victimes sont la conséquence de la signature de la trêve sociale signée entre le gouvernement et certaines centrales syndicales. Trêve sociale dont le gouvernement prend abusivement prétexte pour réprimer les travailleurs insoumis.

IV – Appelle les travailleurs à prendre conscience de leurs conditions d’exploités et d’opprimés, à s’engager résolument dans les luttes organisées et à se mobiliser afin de ne point aggraver davantage leurs tristes conditions de vie et de travail. Car c’est la seule condition de briser les chaînes de la traitrise des syndicats jaunes.

Abidjan, le 2 novembre 2024

Le Secrétaire Général Confédéral

SIBAHI Kouadio

- Advertisement -

- Advertisement -

- Advertisement -

- Advertisement -