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Lutte contre l’insalubrité en Côte d’Ivoire: Après les décisions, il faut des actions permanentes

Un caniveau plein d'ordures à Siporex (Yopougon).
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A quand une réelle politique pratique et permanente de lutte contre les ordures ménagères dans les différentes communes abidjanaises et à l’intérieur du pays ? Cette interrogation n’est pas fortuite. Car ce n’est un secret pour personne, Abidjan et ses 13 communes et les villes ivoiriennes continuent d’être envahies par des tas d’immondices de tout acabit.

De Yopougon à Adjamé, Koumassi à Treichville, Abobo à Attécoubé sans oublier les autres communes, le spectacle déshonorant des ordures délaissées, trainant parfois à même le sol, quelque fois non loin des dépotoirs d’ordures est le même. Le cas de Yopougon Siporex est fragrant. Il choque à la limite. A cet endroit, la plus part des caniveaux à ciel ouverts, qu’ils soient anciens ou nouvellement construits ou réhabilités, dans le cadre de l’entretien routier, croulent sous le poids des ordures ménagères.

Il s’agit, en général, d’envahissants sachets plastiques, des bouteilles d’eau vides, des pneus usagés, des morceaux de bois… Cette scène ne semble émouvoir personne. Apparemment, les commerçants installés aux abords de ces conduites d’eau de ruissèlement se sont accommodés, malgré le fait qu’elles dégagent parfois des odeurs nauséabondes. Parce que ces rigoles deviennent de véritables toilettes ambulantes pour bon nombre de gens, en particulier pour certains hommes très enclin à s’en servir pour leurs besoins pressants.

Par exemple dans la commune de Koumassi plus précisément devant l’hôpital général, non loin du grand carrefour, il existe un cas similaire d’insalubrité. Une situation due au mauvais état des conduits d’eau et regards du secteur. Causant en saison pluvieuse des stagnations et inondations avec des risques de contamination à des maladies (Paludisme, Fièvre jaunes, fièvre tiphoïde…) des riverains, visiteurs et usagés.

Cette situation est d’autant plus préoccupante parce qu’en temps pluvieux, dans cette eau stagnante se retrouvent les immondices traînant par terre de la poubelle géante installée juste à côté. Cela fait déjà plusieurs années que cette situation perdure.

Face à cette situation, des voix d’autorités ont décidé de réagir et d’apporter des solutions idoines à ce désordre environnemental. « Il vaut mieux tard que jamais », dit l’adage. Le premier à intervenir sur le sujet, est le ministre gouverneur du District autonome d’Abidjan, Dr Cissé Ibrahim Bacongo. A l’occasion d’un déjeuner de presse, le 16 janvier  2025, en se prononçant sur les perspectives et défis du District autonome d’Abidjan (DAA) pour 2025, le ministre gouverneur, Dr Cissé Ibrahim Bacongo avait mis un accent particulier sur la gestion des ordures ménagères vu la gravité du problème.

« La prolifération des dépôts sauvages des ordures de toutes sortes dans les treize (13) communes du District, nécessite des solutions urgentes pour l’amélioration de la gestion des ordures ménagères », avait-t-il relevé.

Aussi, Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale et maire de la commune de Yopougon était monté au créneau, lors d’une rencontre avec la presse, le 23 janvier 2025, pour annoncer une vaste opération de curage des caniveaux de sa commune.

Adama Bitogo a indiqué que ces projets concernant cette commune de Yopougon ont pour objectif de faire de cette cité la plus belle d’Abidjan, d’ici fin 2025. Il a, par ailleurs, reconnu l’importance de la salubrité pour le bien-être des populations.

Il faut un réel changement de mentalité

Au regard de ce qui précède, il y a urgence sur cette question de la salubrité, en particulier, à Abidjan. Ainsi, ces initiatives qui visent à faire d’Abidjan aussi appelée perle des lagunes une ville propre ne peuvent qu’être saluées. Mais il est bon de savoir que ce n’est pas la première fois que cette question de la gestion des déchets domestiques fait l’objet de débats ou d’attention, sans que de vraies solutions soient trouvées.

L’on se souvient des actions tonitruantes d’Anne Désirée Ouloto qui avait été nommée en juin 2011 par le président Alassane Ouattara, ministre de la Salubrité urbaine et de l’assainissement. Ces décisions et actions de lutte contre le désordre urbain et l’insalubrité avaient fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Même bien avant la ministre Ouloto, cette problématique a toujours été au centre des préoccupations des gouvernements qui se sont succédé au point où autorités municipales et ministères de tutelle se sont parfois jeté les pierres. Des structures spéciales, à l’image de l’ANAJED ont même été créées sans que l’on arrive à bout de ce fléau d’insalubrité urbaine. Alors aujourd’hui concrètement que faire ?

Mêmes si les autorités compétentes font des efforts dans la lutte contre les immondices à Abidjan et dans les communes de l’intérieur du pays, beaucoup reste encore à faire malgré la multiplication des dépotoirs, le ramassage régulier des ordures ménagères, la création des  centres d’enfouissements. Il faut donc comme autres solutions l’instauration des mesures de dissuasion, la mise en œuvre d’une vraie politique de sensibilisation et de matraquage des populations sur le civisme en matière de promotion d’un environnement salubre…. Sans oublier le suivi des politiques et actions mises sur pieds. Car c’est souvent ce qui a manqué dans le pays.

Une vue de la devanture de l’hôpital général de Koumassi en temps de pluie.

Les autorités gagneraient aussi à s’inspirer des modèles Rwandais et Ghanéen pour leur exemplarité en Afrique, en matière de promotion de la salubrité. Un véritable travail reste faire à l’endroit des populations. Elles ont nécessairement besoin de formations, de moralisation et de sensibilisation permanentes et après de répression pour celles qui refuseraient de mettre en pratique tous les efforts des autorités compétentes.

Car celles-ci, bien qu’elles soient analphabètes, alphabètes voire intellectuelles ont souvent tendance à tout fouler au pied, dans les lieux publics. Il est donc nécessaire de leur inculquer une véritable idéologie culturelle.

Hélène Aka

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