Le Forum mondial pour une reprise centrée sur l’humain, organisé par l’Organisation internationale du Travail, s’est ouvert sur un plaidoyer du directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour que la communauté internationale prenne des mesures afin de remédier aux « inégalités dangereuses » exacerbées par la pandémie de COVID-19 entre et dans chaque pays.
Depuis Genève en Suisse, Selon une information émanant de l’OIT datée du jeudi 23 février 2022, son directeur général, Guy Ryder, a exhorté la communauté internationale à combler le fossé entre les déclarations d’ambition visionnaires et l’action collective nécessaire pour faire face aux retombées sociales et économiques de la pandémie de COVID-19.
En effet, dans ses remarques à l’ouverture du Forum mondial de l’OIT pour une reprise centrée sur l’humain qui a lieu du 22 au 24 février 2022, M. Ryder a souligné les inégalités, creusées par la pandémie, qui ont touché le plus durement les plus faibles. «La trajectoire actuelle, qu’elle soit celle de la reprise, prolonge et accentue cette divergence», a-t-il déclaré. «Nous devons tout simplement agir pour vérifier et inverser cette dynamique qui, sinon, rendra notre monde plus injuste et finalement plus dangereux», a-t-il proposé.
« En construisant des lignes nouvelles et concrètes d’action conjointe et de coopération dans chacun des domaines que le forum abordera – croissance inclusive et emplois décents, protection sociale universelle, protection des travailleurs et soutien aux entreprises, et transition juste vers la neutralité carbone – nous pouvons contribuer de manière importante à un scénario de rupture aux conséquences tangibles », préconise M. Ryder.
Pendant trois jours, le forum réunit des chefs d’État et de gouvernement, des responsables d’organisations internationales et de banques multilatérales de développement, ainsi que des représentants d’employeurs et de travailleurs du monde entier afin de proposer des actions concrètes qui renforceront la réponse internationale à la crise du COVID-19.
Lors de la séance d’ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré aux délégués que le Forum « intervient à un moment crucial où notre capacité à nous remettre de cette pandémie – et à sauver les Objectifs de développement durable – est en jeu.» «Nous avons besoin d’une reprise verte, centrée sur l’humain, qui donne la priorité aux personnes», a-t-il déclaré. « (Cela signifie) qu’il faut parvenir à une protection sociale universelle, qui constitue la meilleure ligne de défense contre les chocs de toutes sortes et est essentielle à une transition juste. Cela signifie des investissements stratégiques dans des emplois décents et une accélération de la formalisation des emplois dans le secteur informel. Donner la priorité aux personnes signifie une véritable équité vaccinale (…), une réforme du système financier mondial afin que tous les pays puissent accéder à des financements pour soutenir leurs populations, notamment par le biais d’un allègement de la dette et de systèmes fiscaux plus équitables (…) des engagements climatiques à la hauteur de l’ampleur et de l’urgence de la crise. »
Lors de la session d’ouverture, un certain nombre de chefs d’État et de gouvernement de toutes les régions, ainsi que de chefs d’organisations internationales, sont joints à l’appel à la promotion d’une reprise centrée sur l’être humain par le biais d’une coopération multilatérale et tripartite renforcée.
La première session thématique de la journée d’ouverture portait sur « les emplois décents et la croissance économique inclusive ». Les sessions thématiques suivantes portent sur la « protection sociale universelle », la « protection des travailleurs et le soutien aux entreprises » et la « transition juste ». Le Forum mondial se termine ce jeudi 24 février 2022 par une session de clôture sur le thème de la « reprise à dimension humaine de la crise du COVID-19 qui soit inclusif, durable et résilient. »
Les participants examineront également les actions et les investissements nécessaires pour répondre aux ambitions de l’Appel mondial à l’action de l’OIT et de l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale.
Sont intervenus par ordre d’apparition, lors de la journée d’ouverture Renate Hornung-Draus, Vice-présidente employeur du Conseil d’administration de l’OIT; Catelene Passchier, Vice-présidente travailleuse du Conseil d’administration de l’OIT; António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies; Ignazio Cassis, Président de la Confédération suisse; Macky Sall, Président de la République du Sénégal; Joko Widodo, Président de la République d’Indonésie; Alberto Fernández, Président de la République d’Argentine; Olaf Scholz, Chancelier de la République fédérale d’Allemagne; Sharan Burrow, secrétaire générale, Confédération syndicale internationale; Roberto Suárez, Secrétaire général, Organisation internationale des employeurs; Guy Ryder, Directeur général de l’OIT; Moon Jae-in, Président de la République de Corée; Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général, Organisation mondiale de la santé; Kristalina Georgieva, Directrice générale, Fonds monétaire international; Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale, Organisation mondiale du commerce; Muhammad Sulaiman Al Jasser, président, Banque islamique de développement; Beth Dunford, Vice-présidente pour l’agriculture, le développement humain et social, Banque africaine de développement (BAD); Michele Parmelee, Président, Organisation internationale des employeurs; Luca Visentini, Secrétaire général, Confédération européenne des syndicats (CES).
Info : Sercom