Grossesses en milieu scolaire: l’ultime combat de Sarah D. Koffi

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Le combat contre les grossesses en milieu scolaire ou en cours de scolarité continue sous diverses formes. « Rania, le choix qui a détruit ma vie « , voilà le titre révélateur et expressif  du roman que la nouvelle écrivaine, Sarah D. Koffi, vient de produire et de livrer aux lecteurs d’œuvres littéraires. ‘‘Mon ultime combat = zéro grossesse en milieu scolaire’’ dit la romancière dans l’interview qu’elle  nous a accordée.

« Mon ultime combat : zéro grossesse en milieu scolaire »

Vous venez de dédicacer votre œuvre littéraire « Rania : le choix qui a détruit ma vie. » Votre roman aborde la thématique des grossesses en milieu scolaire. Pourquoi un tel choix ? D’où et comment vous est venue cette idée ?

Le thème n’a pas été choisi par hasard? C’est l’histoire (vraie et vécue) de Rania que j’ai voulue écrire pour lui rendre hommage, d’abord, et c’est le thème qui découle naturellement de cette histoire et, en même temps, une lucarne pour sensibiliser nos jeunes filles élèves. Le constat est là à travers les chiffres qui sont parlants. Le sujet est surtout d’actualité en  milieu scolaire encore et toujours malheureusement.

Vous avez dit lors de votre dédicace, le 27 avril dernier, « Une élève, ça ne fait pas de bébé »…Pourquoi cette boutade ? Pouvez-vous creuser un peu plus votre idée ?

Effectivement. « Une élève, ça ne fait pas de bébé. » C’est la phrase et la conclusion de Rania après tous ces déboires et aussi la conclusion de ce Roman. C’est notre slogan pour la campagne de sensibilisation.

Un aperçu de la couverture du Roman Rania de lutte contre les grossesses scolaires.

Quelle est réellement l’étendue du fléau des grossesses en milieu scolaire ?

L’étendue est assez considérable pour que le CNDH révèle une augmentation du nombre de grossesses au cours de cette année 2023 alors que les vacances sont encore loin. Cette, hausse est estimée par le CNDH à 5 % sur la période allant de septembre 2022 à avril 2023. Le plus grave, c’est que 90 % des filles mères arrêtent leurs études, donc vous voyez  que le phénomène est dévastateur et destructeur, briseur d’avenir et de vie.

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Que proposez-vous, une fois le triste constat établi, contre l’accroissement des grossesses en milieu scolaire ?

Ce que je propose, c’est plus de sensibilisation, aussi bien à l’école que dans la cellule familiale. C’est même de la maison  que tout doit commencer. Nous, parents, devons laisser tomber certains tabous même si c’est l’éducation que nous avons reçue. Si nous ne le faisons pas, les réseaux sociaux s’en chargent et de la pire des manières.

Jusqu’où irez-vous dans cette lutte contre les grossesses en milieu scolaire ?

Pour aller plus loin dans notre  détermination, nous sommes en train de dédier un volet de la Fondation à cette lutte dénommée « Sos Rania, grossesse en milieu scolaire. » Un montant de 200 FCFA sera prélevé sur la vente de chaque livre pour soutenir cette action.

Quels sont, concrètement, les axes de votre campagne de sensibilisation ?

La campagne de sensibilisation sera surtout menée dans les lycées et collèges, dans les zones les plus touchées.

Revenons à votre roman Rania. En dehors des grossesses en milieu scolaire, quel autre sujet avez-vous voulu aborder ?

Pour celui qui finit la lecture de ce roman, il se rendra compte que la grossesse n’est pas la seule thématique développée. Il y a tout un écosystème autour… notamment, la responsabilité des parents dans l’éducation de leurs enfants et tout le soutien. Les garçons ne sont pas en reste. Mais, ce sont les filles qui paient le lourd tribut. Ce sont elles qui portent le fardeau au final et c’est elles qui peuvent changer les choses.

Dans ce combat, avez- vous des partenaires ?

Ce roman doit servir tous les organismes et organisations de femmes, les Ministères de tutelle pour sensibiliser davantage nos filles…

Pour la campagne ou la caravane envisagée, pouvez-vous nous en dire  un peu plus ?

Oui, effectivement des actions sont prévues autour de ce roman. Il y a tout un programme de sensibilisation, d’échange et de débats couplé avec  des séances de dédicace pour porter ce message. Je compte  aussi  grandement sur les médias pour nous aider à porter ce cri du cœur. 90 % des filles-mères arrêtent leurs études, donc, vous voyez que la parité prônée par le gouvernement est plombée déjà dès les bancs de l’école. J’en appelle aux organisations féminines, ONG, institutions … afin de s’approprier ce combat qui est le nôtre.

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Aux jeunes filles, quelle  est votre dernière adresse ou ultime recommandation ?

Je ne cesserai pas de le dire: qu’elles soient leur propre priorité. Les jeunes garçons, leurs  camarades et potentiels partenaires, sont, bien  évidemment,  également concernés par cette sensibilisation car, ils sont dans la plupart des cas les auteurs de ces grossesses. Mais, je le redis, celles qui peuvent faire changer les choses restent, évidemment, les filles. Ce sont elles qui portent le lourd fardeau et mettent en péril leur avenir. Il y a le temps des études, il faut s’y consacrer. Tout le reste suivra. C‘est donc cela mon ultime combat…zéro grossesse en milieu scolaire.

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