Côte d’Ivoire : ce que le PCCI demande aux Ivoiriens

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Déclaration

Le peuple ivoirien n’a pas intérêt à relâcher son élan de lutte

Le prolétariat, l’ensemble des travailleurs et le peuple de Côte d’Ivoire continuent d’avoir leurs préoccupations quotidiennes de liberté politique, de liberté d’expression et d’organisation, de liberté de produire, de moyens de subsistance. Pour trouver solution à ces préoccupations, le Parti Communiste de Côte d’Ivoire leur recommande d’ouevrer  pour leur irruption sur le terrain de la lutte politique, spécialement contre la corruption qui aggrave davantage leurs conditions de vie.

La lutte contre la corruption est principalement politique, c’est-à-dire qu’elle doit être dirigée en premier lieu contre les tenants du pouvoir, les hiérarchies, sous les mots d’ordre de : « rejet de l’impunité des crimes politiques et économiques » et de « contrôle populaire de la gestion de la chose publique ». Le Parti Communiste de Côte d’Ivoire appelle donc les syndicalistes, les journalistes, les responsables d’organisations de la société civile, les travailleurs et peuples de Côte d’Ivoire à le rejoindre dans la lutte sous ces mots d’ordre. C’est la condition pour que l’environnement politique, économique et social change, en particulier que le système électoral cesse d’être corrompu et soit capable de rendre des verdicts conformes à la volonté populaire exprimée dans les urnes.

 La définition de la démocratie, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. La conquête de la démocratie dans un pays comme la Côte d’Ivoire enserrée dans un pacte colonial  et soumise à un pouvoir personnel, doit aller de pair avec la lutte pour la liberté de s’exprimer et de produire. Aucune manœuvre du pouvoir d’Etat ne doit distraire de ces objectifs. Rappelons que le président de la République et son gouvernement tentent beaucoup de manœuvres de distraction.

On peut noter pêle-mêle, la création d’une Haute autorité pour la bonne gouvernance devenue opérationnelle depuis 2015, et placée sous l’autorité du président de la République. Pour autant, selon une enquête Afrobaromètre de 2017, 59 % des Ivoiriens désapprouvent la performance de leur gouvernement dans la lutte contre la corruption. L’ONG Transparency Justice estime qu’il n’y a pas de décisions de condamnation des actes de corruption en Côte d’Ivoire.

Les secteurs couramment cités comme étant les plus touchés par les faits de corruption sont les marchés publics, les concours administratifs et les diplômes d’Etat ; le racket policier et gendarme n’étant encouragé que par les hiérarchies ministérielles laxistes.

Un autre moyen de « lutte » institué par le pouvoir c’est la déclaration de patrimoine des personnes occupant de hautes fonctions. Mais cette déclaration se fait dans l’opacité totale devant une bureaucratie totalement coupée du peuple qui n’informe même pas la presse et les organisations de la société civile. La corruption progresse donc.

Le mercredi 5 janvier 2022, le président Alassane Ouattara, dans un discours officiel exhortait, pour le principe, ses ministres à la bonne gouvernance et à plus de transparence dans la gestion des biens publics.

Une autre diversion est qualifiée par les tenants du pouvoir et leurs alliés des autres fractions de la bourgeoisie bureaucratique de  » dialogue politique ». Ce dialogue politique qui a repris depuis le 16 décembre 2021 est suspendu sine-die au motif qu’il n’y a pas d’ordre du jour. C’est aussi un exemple de tromperie. Les protagonistes n’auraient donc rien à reprocher les uns aux autres. Sinon, pourquoi se rendre à une telle rencontre clamée déterminante aux dires des uns et des autres sans savoir de quoi on va parler ?

C’est pour tout cela que le PCCI invite les Ivoiriens à prendre leur sort en main à travers une résistance citoyenne, avant qu’il ne soit trop tard.

Fait à Abidjan, le 7 janvier 2022

Le Parti Communiste de Côte d’Ivoire