Après 61 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire / PCCI : « Les actes qui indiquent au peuple que son espoir a été trahi se succèdent… »

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A l’occasion du 61ème anniversaire de l’indépendance politique de la Côte d’Ivoire

« En vertu du droit qu’à tout peuple à disposer de soi-même, je proclame solennellement l’indépendance de la Côte d’Ivoire ». Lorsqu’ Houphouët-Boigny prononçait cette phrase le 7 aout 1960, il y a maintenant 61 ans, nombreux étaient ceux qui avaient foi en elle et en l’avenir radieux du peuple ivoirien. Des années plus tard, la désillusion est grande, le peuple se rend compte qu’il avait perdu la main sur son destin en 1960 où ses luttes pour l’indépendance réelle lui avaient été confisquées.

Les actes qui indiquent au peuple que son espoir a été trahi se succèdent puisque la bourgeoisie bureaucratique et compradore qui a hérité du pouvoir au départ du colonisateur est incapable, à travers ses diverses générations jusqu’à Ouattara aujourd’hui, de lui restituer sa dignité et  le conduire vers son émancipation. L’ancien colonisateur continue de tenir le peuple dans une situation où il peut se moquer de son arriération en poursuivant l’exploitation qui le maintient dans l’ignorance et le dénuement. Quelques exemples suffisent à édifier par rapport à ce que je viens d’affirmer. En avril 2017, Nicolas Sarkozy, alors, le président de la République française, la puissance dominatrice de la Côte d’Ivoire, a tenu un discours en partie-provocateur, en partie vérité crue, en partie hautain à Dakar. Dans ce discours il a cru nécessaire de rappeler pourquoi les peuples africains ont historiquement été vaincus lorsque les sociétés africaines ont été exposées aux sociétés européennes.

Il a prononcé, à cette occasion, la phrase choque suivante : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ».  Puis, il a poursuivi : « Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. ». Sarkozy, a peut-être voulu signifier comme plusieurs de ses devanciers et contemporains, qu’au rendez-vous du donner et du recevoir, l’Afrique n’a rien apporter. Après Nicolas Sakozy, Emmanuel Macron, en campagne électorale à Alger en 2017, a essayé d’atténuer les propos de Nicolas Sarkozy en déclarant que la colonisation est un crime contre l’humanité. Les peuples africains ont sûrement besoin d’autres choses que ces semblants de repentances.

Contrairement à Sarkozy et tous ses semblables, notre conviction est qu’il faut éviter de tirer des conclusions définitives suite à une défaite historique d’un peuple. L’histoire mondiale  montre que des peuples vaincus à un moment  donné en sont arrivés à recouvrer leur souveraineté pleine et entière parce que  tous les peuples ont le potentiel pour devenir codécideurs de l’avenir de l’humanité.  Sarkozy oublie aussi de signaler que l’Afrique bien qu’ayant été délestée de ses meilleurs fils et filles par la traite négrière, la colonisation et qu’elle continue de perdre l’essentiel de ses ressources du fait de la néo colonisation en cours, parviendra à se relever en dépit des obstacles à surmonter.

Pour le Parti communiste de Côte d’Ivoire (PCCI), la lutte pour la libération de l’Afrique suit son cours. Pour cela, les travailleurs et peuples d’Afrique n’ont nul besoin de discours en forme  de poudre aux yeux pour mieux camoufler les piliers du néocolonialisme en Côte d’Ivoire et en Afrique en général avec le renforcement des réseaux de la France-Afrique en place dont il s’agit de prendre conscience pour mieux les combattre.

Les conditions de l’indépendance réelle dont le peuple ivoirien ressentira  les effets bénéfiques seront remplies. Il sera alors possible de parler de fête de l’indépendance dans le cadre d’une république Démocratique Indépendant Moderne (RDIM).

                                                          Fait à Abidjan, le 4  août 2021

                                         Le Parti Communiste de Côte d’Ivoire