La 5ème conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants organisée par l’Organisation internationale du travail (OIT) se tient à Durban en Afrique du sud. A cette occasion, l’OIT et le gouvernement sud-africain ont conjointement produit un communiqué de presse. Ce communiqué indique clairement que les délégués à cette 5ème Conférence se sont unis pour demander que l’on fasse davantage à travers une action urgente pour combattre le nombre croissant d’enfants qui travaillent.
Selon ledit communiqué, alors que la date limite de 2025 des Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU pour l’élimination du travail des enfants approche, de nombreux orateurs ont souligné le besoin urgent de récupérer les progrès qui avaient été réalisés dans de nombreuses régions avant la pandémie de COVID-19.
Il souligne, par ailleurs, que les derniers chiffres montrent que 160 millions d’enfants, soit près d’un enfant sur dix dans le monde, travaillent encore. Il déplore le fait que les chiffres sont en hausse et la pandémie menace d’annuler des années de progrès. Mieux, à en croire ce communiqué, « le travail des enfants a particulièrement augmenté dans le groupe d’âge des 5 à 11 ans. »
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa : « Le travail des enfants est un ennemi du développement de nos enfants et un ennemi du progrès »
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa lors d’une intervention en ligne sur la question a demandé aux délégués de s’engager à prendre des « actions de grande envergure » pour faire une différence dans la vie des enfants. « Nous sommes ici parce que nous partageons la même conviction : le travail des enfants sous toutes ses facettes est un ennemi. Le travail des enfants est un ennemi du développement de nos enfants et un ennemi du progrès. Aucune civilisation, aucun pays et aucune économie ne peut se considérer comme étant à la pointe du progrès si son succès et ses richesses ont été construits sur le dos des enfants », a décrié le président Ramaphosa.
Guy Ryder, directeur général de l’OIT : « le travail des enfants est une violation d’un droit humain fondamental… »
Toujours selon ce communiqué, l’appel du président sud-africain a été repris par le directeur général de l’OIT, Guy Ryder. Ce dernier a fustigé ceux qui donnent une quelconque signification positive au travail des enfants. « Certains diront peut-être que le travail des enfants est une conséquence inévitable de la pauvreté et que nous devons l’accepter. Mais c’est faux. Nous ne pouvons jamais nous résigner au travail des enfants. Nous n’avons pas à le faire. Il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes, comme la pauvreté des ménages. Mais ne vous y trompez pas, le travail des enfants est une violation d’un droit humain fondamental, et notre objectif doit être que chaque enfant, partout, en soit libéré. Nous n’aurons pas de repos avant d’y arriver », a précisé le directeur général de l’OIT.
A en croire ce communiqué, c’est la première fois que la Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants a lieu en Afrique, une région où, selon les chiffres, le nombre d’enfants qui travaillent est le plus élevé et où les progrès sont les plus lents. La plupart du travail des enfants sur le continent – environ 70 pour cent – se fait dans l’agriculture, souvent dans des contextes où les enfants travaillent aux côtés de leur famille.
La conférence s’appuie sur les quatre précédentes Conférences mondiales, tenues à Buenos Aires (2017), Brasilia (2013), La Haye (2010) et Oslo (1997), qui ont permis de sensibiliser au problème, d’évaluer les progrès, de mobiliser des ressources et d’établir une direction stratégique pour le mouvement mondial contre le travail des enfants.
En somme, cette 5ème conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants devrait se conclure par un appel à l’action de Durban où il est question de présenter des engagements concrets pour intensifier les actions visant à éliminer le travail des enfants.
Benoît Kadjo
Source : Communiqué de presse est publié par l’Organisation internationale du travail et le gouvernement d’Afrique du Sud