Sous l’impulsion de l’Organisation internationale du travail (OIT) Abidjan, des partenaires issus de la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suède, le Danemark et le Luxembourg ont rencontré le mercredi 05 septembre 2022 à l’école Saint Bernadette de Marcory, les femmes de la Coopérative moderne du vivrier de Marcory (COMOVIMAR) bénéficiaires du projet dénommé Compte supplémentaire du budget ordinaire (CSBO) pour le travail décent dont l’encadrement, dans le cadre de l’exécution dudit projet est assuré par les membres du Comité Intersyndical pour la transition vers l’économie formelle (CITEF) issu de cinq (05) centrales syndicales ivoiriennes.
Frédéric Lapeyre, représentant pays, à Abidjan de l’OIT, a indiqué que son organisation est là pour le bien-être des femmes de la COMOVIMAR. Quoi qu’il ait déclaré que l’OIT reste toujours à leurs Côtés, le représentant pays de l’OIT a fait savoir que « ce n’est pas nous qui allons trouver des solutions, c’est vous. » Car pour lui, ce sont les femmes de la Coopérative COMOVIMAR qui ont créé cette coopérative, ce sont elles qui travaillent tous les jours sur les marchés et qui arrivent tant bien que mal à améliorer leur situation. « Je voudrais juste dire que j’étais très fier de vous avoir fait rencontrer la délégation. Je suis très fier de tout ce qu’on a pu faire avec le CITEF avec la coordonnatrice Marceline que j’ai vu grandir par le travail acharné sur le terrain. Merci à vous tous et surtout le combat continue », a affirmé Frédéric Lapeyre ».
Pour la porte-parole des partenaires, Dr Alexia Herwig, représentant la Belgique, a donné l’assurance qu’à travers la coopération au développement, son pays a fait de la promotion du travail décent une priorité. « Et donc la Belgique est obligé de promouvoir le travail décent. Et donc la ministre pour la Coopération et le développement belge, a fait de la protection sociale l’une de ses priorités et la Belgique a, également, investi une somme importante pour avoir accès au vaccin contre le COVID qui a fait que nous avons un destin commun ». Elle a également fait savoir que la ministre de la Coopération et du développement belge a investi une somme importante dans le cadre de l’entreprenariat féminin et pour rassembler les femmes nord-sud qui ont des activités économique.
Dr Alexia Herwig a dit transmettre le message à sa ministre, sur le fait que l’appui supplémentaire belge pour le compte du BIT a aidé à la création des coopératives et à la mise en place de la Couverture maladie universelle (CMU). Elle a invité les femmes de la COMOVIMAR à être des femmes fortes mais aussi des femmes bien protégées.
Boga Elie, au nom des confédérations syndicales membres du CITEF a salué cette initiative. Car cette expérience vient au moment où la Côte d’Ivoire toute entière a besoin d’instruments pour vulgariser davantage les nouveaux produits de la protection sociale dont la CMU et le régime social des travailleurs indépendants qui sont des solutions à la promotion du travail décent. Il a souhaité longue vie à la COMOVIMAR. Car « 1 an c’est déjà quelque chose. Mais 1 an ça ne représente rien ».
Pour Boga Elie, une organisation est appelée a relever plusieurs défis. Et l’un de ces défis, c’est de s’inscrire dans la durée. A savoir être dans la pérennité. Il a dit que concernant le Régime du système des travailleurs indépendants et de la CMU, les membres de la COMOVIMAR ont beaucoup à faire.
« Cette coopérative, on peut la concevoir comme l’employeur de tous les membres de la coopérative. Cette coopérative doit nous aider à motiver la cotisation sociale », a-t-il conseillé. Il a félicité le BIT qui contribue à l’encadrement des membres du CITEF.
« Je réitère également mes remerciements aux partenaires parce qu’on dit à quelque chose malheur est bon. C’est vrai, la Covid-19 a fait des victimes, mais il a fallu cette crise pour qu’on puisse prendre du recul, pour qu’on puisse se remettre en cause en tant que sécurité sociale. Et aujourd’hui, on a cette belle initiative. On doit pouvoir continuer. Félicitation à tout le monde. C’est vrai, on va pouvoir fêter le premier anniversaire…, un an ce n’est pas suffisant. C’est pour ça que les responsables des centrales syndicales membres du CITEF, formulent encore une demande, font encore un plaidoyer, pour que le bébé qui vient de naître, on ne puisse pas l’abandonner. Qu’on puisse encore lui apporter ce qu’il faut pour qu’il marche. Ce qu’il faut pour que ce bébé grandisse, pour qu’il trouve du travail pour permettre à nos sœurs, à nos mamans, d’aller vraiment de l’avant, en ce qui concerne la jouissance du système de la sécurité sociale… », a plaidé le porte-parole des centrales syndicales membres du CITEF.
Dans les échanges avec les partenaires, Mme Yao Hélène, secrétaire générale de la COMOVIMAR, a déclaré que les femmes ont décidé de redoubler d’efforts dans leurs tâches. Aussi a-t-elle souligné que l’une de leurs difficultés majeures c’est la question du ravitaillement des marchés. C’est pourquoi elle a plaidé pour l’acquisition d’un camion de transport de vivriers pour favoriser le ramassage et l’acheminement de leurs produits à Abidjan situé à au moins 400 Km. A cette préoccupation, la représente de l’Allemagne a indiqué que son pays, à travers la GIZ fait des prêts non des dons pour permettre aux structures qui sont dans le besoin de pouvoir solutionner cela.
Quant à Mme Maceline Douai, Coordonnatrice générale du CITEF, ella a indiqué que désormais, avec le régime social des travailleurs indépendants, cela a permis l’adhésion de 62 000 travailleurs indépendants. Ils bénéficient d’un projet de maternité, d’assurance maladies etc. Selon elle, les membres de la COMOVIMAR sont présentes pour dire ce que leur Coopérative leur apporté.
Dans les témoignages, les femmes de la COMOVIMAR ont dit que la formation leur a permis de comprendre l’utilité de se mettre ensemble. Elles ont également émis le vœu que si elles ont les moyens financiers, elles pourraient aller loin. D’autres ont évoqué de nombreux obstacles qui subsistent encore qui pourront trouver des solutions que grâce aux actions des centrales syndicales.
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Il faut noter que dans le cadre de la réalisation du projet CSBO, pour le travail décent, plusieurs résultats tangibles ont été enregistrés, selon l’OIT. Il s’agit entre autres de la coordination entre les institutions impliquées dans le processus de formalisation des entreprises et des emplois en Côte d’Ivoire ; la mise en place d’un module inédit de formation intitulé ‘‘Formalisez votre entreprise’’ développé pour renforcer les capacités des institutions accompagnant les entrepreneurs dans leurs processus de transition vers la formalisation. Avec la mise en place d’une équipe de 17 formateurs du module ‘‘Gérez mieux votre Entreprise’’ (GERME), dont 4 femmes de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et de l’Agence emploi Jeunes.
Ces formateurs ont pu à leur tour renforcer les capacités de 31 jeunes dont 13 femmes, permettant à certains de finaliser leurs processus de formalisation avec un impact positif sur leurs entreprises ; la formation de 10 formateurs (dont 5 femmes) du Comité Intersyndical pour la Transition vers l’Economie Formelle (CITEF) aux outils Think.Coop, Start.Coop et gestion de coopérative de l’OIT qui a abouti à la création de la coopérative moderne du vivrier de Marcory (COMOVIMAR) ; Le soutien au CITEF dans la mise en œuvre d’une campagne d’information et de sensibilisation sur l’importance de l’accès à la protection sociale à travers l’adhésion à la couverture maladie universelle (CMU) dans 17 marchés d’Abidjan. Ce qui a permis à près de 3000 travailleuses et travailleurs de l’économie informelle d’être enrôlés à la Couverture Maladie Universelle (CMU)…
Benoît Kadjo