Toussaint 2024 / Père Jean Marcel ABBE (Curé de Saint Charles Lwanga Adjamé Braccodi) : « Nous célébrons les vivants et non les morts »

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A la faveur de la célébration de la fête de Toussaint 2024 par la communauté religieuse catholique, prévu le vendredi 1er novembre 2024, le père Jean Marcel ABBE, Curé de la paroisse Saint Charles Lwanga d’Adjamé Mirador Braccodi, s’est ouvert le mardi 29 octobre 2024 aux journaux justeinfos.net et le ledemocrateplus.com. Le serviteur de Dieu tout en s’exprimant sur le sens de cette célébration, a profité de l’occasion pour apporter certaines précisions sur la fête de la Toussaint et la cérémonie de commémoration des défunts, appelée par le commun des mortels « fête des morts. »

Les chrétiens catholiques se préparent à célébrer la fête de la Toussaint. Expliquer à nos lecteurs le sens de cette célébration ?

La Toussaint, donc la solennité de tous les Saints, c’est une fête chrétienne Catholique. Et cela suppose que nous tous avons les yeux levés vers le Seigneur, les yeux devant cette foule innombrable et indénombrable et nous allons le vivre à travers les lectures que nous allons lire ce jour-là du vendredi 1er novembre 2024 aux différentes messes.

Ces textes-là seront respectivement tirés de l’Apocalypse de Saint Jean chapitre 7 verset 2 à 14, de la 1ère lettre de Saint Jean 3 ; 1-3 et de l’Evangile de Saint Mathieu 5 ; 1-12. Et le lendemain 02 novembre à la faveur de la commémoration des défunts, les livres de la Sagesse 3 ; 1-9, Corinthien 15 ; 51-57 et l’Evangile de Saint Jean 6 ; 37-40. C’est pour nous indiquer un peu le sens, l’intérêt de cette fête sinon en général, c’est cette foule immense des rachetés que nous célébrons.

Et ça n’est pas la fête de morts mais c’est la célébration  des vivants. C’est notre fête à nous parce que nous tous chrétiens et tendus vers la sainteté. C’est la fête de la sainteté, du chrétien, du baptisé qui œuvre et tend vers la sainteté. Je le dis parce que souvent l’on confond un peu les deux notions, c’est-à-dire la fête des défunts et la fête de la Toussaint. Aujourd’hui c’est la Toussaint qui aura donc lieu le vendredi 1er novembre 2024. Ce sera alors la fête de la Toussaint de tous les rachetés pour nous dévoiler un peu l’avenir vers lequel nous sommes en marche. Donc en marche vers la perfection vers la sainteté, vers ce que le Seigneur voudrait faire pour nous.

Ce qu’il a fait déjà depuis le Jardin d’Eden. Parce qu’au Jardin d’Eden il n’y avait  pas la mort. C’était plutôt la vie. Dieu a créé le Jardin d’Eden pour que Adam et Eve soit là dans la joie, dans la paix. C’était alors ainsi jusqu’à ce que le péché vienne séparer tout ce que Dieu a créé de bon. Donc ça aussi c’est pour marquer un peu notre solidarité. C’est la fête de la solidarité. Cette fête que  chacun d’entre nous aura à vivre ce jour-là. La solidarité entre nous. Et le thème de l’année pastorale « Vivons l’Eglise Synodale », nous le démontre bien.

Quand vous aller dans toutes les églises catholiques celles en particulier du diocèse d’Abidjan, vous voyez que c’est le même message. Nous sommes ainsi invités à marcher ensemble à faire un mouvement d’ensemble et non dans le désordre. De ce fait, vivants prêt de Dieu, nous serons chacun pour soi et pour les uns et les autres de puissants intercesseurs. Parce que nous sommes en train de faire notre marche et faisons partis de cette foule immense de tous ces saints.

Donc, voilà la marche et la solidarité. Et en troisième lieu je parle du thème de l’année pastorale qui est le vivre ensemble, de marcher ensemble donc dans l’Eglise synodale. La célébration de la Toussaint nous amène à vivre cette synodalité.

Mon père qu’est-ce qu’une foule immense des rachetés dont vous parlez tant, quand d’autres définissent la Toussaint comme la fête de toutes ces personnes qui ont vécus selon les voies divines sur terre et  seraient devenues après leur mort saintes à l’égard de Dieu et les amies du Seigneur dans le Royaume céleste également ?

Oui c’est la fête de tous les rachetés tous ceux qui ont vécus dans la droite ligne avec le Seigneur et avaient une vision claire de la vie. Donc la vie, c’est la justice, c’est la vérité, c’est l’amour. C’est-à-dire de ceux-là qui ont vécu dans l’amour avec le Seigneur et qui sont aujourd’hui auprès de Dieu. Donc nous sommes invités à cette marche là pour que nous soyons avec Dieu dans la félicité. Et puis après on parlera des morts mais aujourd’hui, c’est la fête des vivants. Pour dire que le 1er novembre a toujours été la fête des vivants.

Les gens aiment dire que les catholiques célèbrent les morts. Quand est-il exactement. Quelle est la différence entre la Toussaint et la célébration des morts ?

Oui, l’Eglise est organisée. Nous avons le 1er novembre qui est la fête de tous ceux qui sont rachetés et qui ont vécu dans la solidarité avec Dieu. Ce sont les Saints. Parce que nous aussi qui sommes encore en marche sur terre sommes également des saints mais des saints en puissance selon le terme approprié. Celui qui vit réellement dans la loyauté, dans la vérité, la justice, c’est également un saint.

Après quoi nous aurons le lendemain 02 novembre à célébrer la fête de tous ceux et celles qui sont entrés dans l’intimité de Dieu et qui sont morts. Alors ceux-là, l’Eglise les invite et invite tout le monde à prier pour eux, pour tous ces défunts. Car ce n’est pas parce que tu as vécu sur la terre que tu vas directement dans l’intimité de Dieu. Tu peux être au purgatoire, par exemple, pour aller chercher à te purifier et pour ensuite entrer dans la félicité de Dieu et être saint.

Mais ce qui est important c’est qu’au lendemain de de la fête de de tous ceux qui sont entrés dans l’intimité de Dieu donc la fête de tous les saints, on vient prier tous nos frères et sœurs défunts. Ainsi, le 02 novembre est maintenant la fête de tous nos frères et sœurs défunts. Et ceux-là, ils sont  morts dans l’espérance de la résurrection.

On fait bien la part des choses. Toute à l’heure nous parlions de la fête de tous les saints, de tous ceux qui sont rachetés et le lendemain, on vient penser à tous ceux et celles qui ont vécu avec Dieu et qui sont décédés donc qui sont des défunts et nous prions pour eux pour qu’ils puissent aller un jour aussi dans la félicité de Dieu, être dans l’intimité de Dieu. Donc voilà, c’est la part des choses que nous pouvons faire.

On le fait dans l’espérance de la résurrection. Je pense qu’à travers le livre de Saint Matthieu au chapitre 28 par là, dans lequel le Seigneur vient séparer les brebis, les chèvres et autres, c’est donc une image que Dieu nous donne. C’est pour dire qu’il y a les justes et les injustes. « Venez les bénis de mon père, vous qui avez aimez qui avez visité les malades. J’étais en prison vous m’avez visité. J’étais malheureux, je n’avais pas à manger vous m’avez donné. J’étais nu et vous m’avez vêtu » etc.

Donc tout ça c’est au nom de l’amour. Et c’est ça, l’amour du Seigneur qui fait que nous sommes tous dans l’intimité de Dieu. Et pour ceux qui n’ont pas voulu pratiquer cet amour-là vis-à-vis de leurs frères et sœurs, qui  ont été égoïstes, parce qu’ils n’ont pas partagé, n’ont pas rendu visité à leurs frères et sœurs malades ou  prisonniers…, ceux-là donc iront dans l’enfer du Seigneur.

Mais qu’est-ce que le Seigneur veut nous enseigner à travers cette image ? Quand nous prions pour les morts, c’est pour que ceux-là puissent un jour être dans la félicité de Dieu en accomplissant l’amour que Dieu a placé au cœur de chacun d’entre nous. Car sans l’amour nul ne peut rien faire. Ceci est une tradition chrétienne très ancienne pour prier pour les morts. Mais ce que nous devons retenir c’est l’exemple de ceux qui ont créé quelque chose de beau, de grand, d’agréable dans leur vie et qui sont morts et qui sont allés vers Dieu parce qu’ils ont semé l’amour autour d’eux.

Donc Dieu n’est pas ingrat. C’est notre père. C’est notre créateur. Et il vient et nous rachète. Tous ceux qui ont essayé de vivre dans l’amour du Seigneur et pour ceux-là qui n’ont pas voulu vivre dans cet amour, tout à l’heure, je donnais l’exemple des brebis et des chèvres. C’est une image pour dire que ceux qui sont à la droite du Seigneur, seront avec le Seigneur pour l’éternité et ceux qui sont à la gauche seront dans le feu éternel.

Parce qu’ils n’ont pas voulu marcher dans  l’amour que le Seigneur nous a enseigné. Un amour que nous devons exprimer à nos frères et sœurs. Ce sont des choses que le Seigneur nous demande. Donc le 02 nous prions pour nos frères et sœurs défunts.

Est-ce qu’au niveau de Saint Charles Lwanga d’Adjamé, il aura une façon particulière de vivre cette célébration ?

Non, il n’y aura pas une façon particulière pour  fêter avec nos paroissiens et nos paroissiennes. Ce qui a été demandé, c’est l’interpellation de l’amour. Que ce soit le 1er tout comme le 02 novembre, c’est l’interpellation de l’amour. Nous demandons que l’amour soit au cœur de la vie de chacun. Que demain nous ne puissions regretter notre façon de vivre l’amour avec les uns et les autres. Nous aurons nos deux messes à 07 heures et 09 heures. Nous allons donner le message de l’amour à travers ces deux célébrations eucharistiques et puis  à la maison parce que c’est ça.

On a fini à l’Eglise mais il faut que la mission continue dans nos maisons, dans nos familles, dans nos foyers. Il faut que la mission continue. Il faut que les époux puissent s’aimer. Il faut que les enfants qui reçoivent cette éducation puissent réellement la cultiver dans leur vie interpersonnelle. Il faut que la famille puisse vivre cet amour en famille.

Il faut que le collègue en allant au travaille puisse le véhiculer dans son milieu professionnel. C’est donc au cœur de notre vie d’amour que chacun de nous aura à vivre parfaitement cette fête. Sinon, il n’y a pas une façon particulière de célébrer ladite solennité. C’est toute la fête de l’amour que nous aurons à vivre le 1er.

Avez un message particulier ?

 Mais il n y a pas de message particulier comme je l’ai dit. Le message particulier que nous donnons en ces jours du 1er et 02 novembre c’est le message de l’amour. Partout où vous passerez, ça sera le message de l’amour que vous allez entendre. Parce que c’est ce qui fonde le chrétien. C’est l’amour qui fonde le chrétien baptisé que nous sommes. Et pour ceux qui sont dans la félicité de Dieu que nous célébrons le 1er novembre à l’occasion donc de la fête de tous les saints, c’est grâce à l’amour  qu’ils ont pratiqué qu’ils sont allés chez Dieu.

Et le lendemain à la faveur de commémoration des défunts, c’est aussi au nom de cet amour que  Dieu va nous accueillir. C’est donc la fête de l’amour et nous invitons chacun à la vivre là où il se trouve. Que ce soit  en famille, au foyer, dans nos relations interpersonnelles et dans toute notre humanité, jusqu’au plus profond de notre être. Que nous essayons de penser à cet amour que Dieu a créé.

Et quand je reviens pour ce que je vous disais toute à l’heure au Jardin d’Eden avec Adam et Eve, Dieu a créé l’amour entre Adam et Eve jusqu’à ce que le péché vienne les séparer. Donc nous invitons nos chrétiens, nous invitons l’humanité, les frères et sœurs à vivre dans l’amour.

Et comme nous le dit le thème de l’année pastorale à faire du marcher ensemble de sorte que notre vie de chaque jour, notre vie sociale puisse être une vie cadrée sur le Seigneur et que notre Mère, la Vierge Marie qui est la mère des missions, notre Dame du Rosaire intercède puissamment pour chacun d’entre nous afin que notre vie de chaque jour soit une réalité pour notre vie personnelle et celle avec nos frères et sœurs.

Voilà un peu ce que je voulais expliquer. Mais dans tous les cas nous devons savoir que la Toussaint est avant tout, une célébration de l’amour.

                                                                                                                                Hélène Aka