Réparateur de téléphones portables : Un métier promoteur d’emplois mais…

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Avec une avancée technologique fulgurante doublée d’une concurrence acharnée des maisons de téléphonie mobile, le métier de réparateur de téléphones portables qui jadis dans les pays, était vue de façon marginale, a, depuis lors, pris du volume. Au point d’être aujourd’hui un secteur d’avenir et pourvoyeur certain d’emplois. Sauf que cela requiert des qualités indéniables. Incursion.

Les qualités pour devenir réparateur de téléphones portables

« Le métier de réparateur de téléphones portables demande de la patience, de se donner à fond à travers de nombreuses recherches sur internet qui vous font passer souvent des nuits blanches afin de se mettre à jour par rapport aux nouveautés sur le marché », soutient Vroh Bi Bohié Ecclésiaste réparateur de téléphone portables à Yopougon.

Face à la technologie de pointe très évolutive et, par ailleurs, n’étant pas dans une société de consommation de masse à l’image des pays développés où le rythme d’obsolescence ‘’diffère’’ des pays africains, ceux qui embrassent ce métier, doivent être pointilleux dans l’exercice de celui-ci. Autrement dit, ils doivent travailler avec beaucoup de minutie car, les joyaux sur lesquels ils doivent travailler, sont bien souvent achetés à des prix très élevés.

Par conséquent, cela exige d’énormes qualités. « Il faut connaître assez son domaine et gérer les préoccupations des clients qui vont avec. Ce qui requiert des qualités comme la concentration, la vigilance et le professionnalisme pour ne pas être victime de la mauvaise foi de certains clients. En d’autres termes, savoir à quel moment un appareil est fatigué et signifier clairement au propriétaire que ça n’en vaut plus la peine », recommande Kakoué Yoro Carmel, réparateur de son état au Black market de Yop.

Idem pour Ecclésiaste qui affirme sans détours que « le travail acharné constitue incontestablement la quintessence de réussite dans ce métier. C’est-à-dire être constamment en train de fouiner dans les bouquins et vidéos pour maîtriser tous les contours. »

Ce métier nourrit-il son homme ?

A la curiosité de savoir si ce métier observé de loin nourrit-il réellement son homme ? les réponses qui s’en sont suivies, sont unanimes. A savoir des gains quotidiens plus ou moins satisfaisants y sont engrangés. « La réparation des portables nourrit excellemment son homme si tu as la tête sur les épaules tout en faisant du travail acharné sa nouvelle religion. En d’autres termes, avec l’évolution constante et accélérée de la technologie, si tu as cette propension à t’adapter aux nouveaux produits, cela est bien évidemment synonyme de beaucoup d’argent », s’exclame Bohié Ecclésiaste.

Idée que partage également Kakoué Carmel qui affirme en outre, qu’« à Abidjan, je me retrouve mieux qu’à Gagnoa ou Soubré, des villes qui ont jalonné mon parcours dans ce métier de réparation très passionnant».

Entre passion et difficultés

Mettant en relief les difficultés récurrentes, Ecclésiaste soutiendra que leur vie dans ce métier rime avec gendarmerie ou police. La moindre erreur et si par malchance, le réparateur n’a pas les ressources financières pour satisfaire le plaignant, sa prison est garantie.

« Je dirai qu’il n’y a toujours pas d’attente entre certains clients et nous. Une fois à la police ou à la gendarmerie, on se retrouve derrière les barreaux à tort bien souvent. Et si tu n’as pas les tunes (les ressources financières), pour trouver un terrain d’entente ou régler l’affaire à l’amiable, ta prison est claire », déplore Vroh Bi.

« Il faut noter que je suis arrivé dans ce métier par amour des appareils depuis le bas-âge où, on démontait les radios des parents et les game-over. En grandissant, les choses se sont prononcées en moi », affirme Ecclésiaste. Et d’ajouter que sa présence dans ce métier s’est faite par effraction avec un parcours plutôt atypique. « J’ai commencé par l’université Félix Houphouët Boigny où j’ai passé trois ans en faculté d’histoire et géographie. Ensuite, 2 ans en bâtiment et enfin deux autres en gestion bâtiment. Ma formation proprement dite a été faite sur le net à travers les vidéos qui m’ont permis de m’auto-former. Depuis lors, l’internet demeure incontournable dans mon recyclage », précise-t-il.

De son côté, Carmel affirme que « le déclic est parti d’un réparateur dans le temps à Man qui fut un modèle pour moi. J’y allais pour les réparations de portables et sa manière de travailler m’a beaucoup influencé au point de me lancer le défi pour un jour embrasser ce métier. En plus, il faut reconnaître que j’adore les appareils. C’est comme ça j’ai commencé les bricoles et un jour, j’ai décidé d’aller me former auprès d’un particulier ».

Ainsi, en guise de recommandations pour tous ceux qui ambitionnent embrasser ce métier de réparateurs de téléphones portables, il conseillera « d’avoir un amour particulier pour celui-ci. Et ne pas regarder seulement que l’autre y gagne de l’argent pour y aller. Avec l’amour pour ce métier, tu n’as rien à envier à ceux qui sont fonctionnaires ou agents du secteur privé. »

Même réaction de la part d’Ecclésiaste qui affirme que tout métier étant ardu, de prime abord, ne pas avoir les yeux rivés sur l’argent. Il faut dès le départ se donner corps et âme. Invitant par ailleurs les élèves et les étudiants à ne pas se concentrer uniquement sur les études. Mais d’essayer d’entreprendre quelque chose qui, certainement, pourra aider dans le futur.

Félix Yao

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