L’Organisation internationale du travail (OIT) pays, en partenariat avec le gouvernement ivoirien par le biais du BIT, organise depuis le mardi 12 juillet 2022, dans la ville historique de Grand-Bassam, un atelier de renforcement de capacité des membres du Comité consultatif tripartite sur les normes internationales du travail (CCTNIT). Ce renforcement de capacité se fait précisément du 12 au 15 juillet 2022 sur la préparation des rapports annuels dus aux organes de contrôle de l’OIT et ses conventions n°189 et 190.
A l’ouverture de cet atelier de renforcement de capacité, Prof Ebenezer Ago, inspecteur général du travail, représentant le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, a indiqué que le CCTNIT depuis qu’il est opérationnel, a déjà tenu 10 sessions. Mais pour le représentant du ministre Adama Camara « il est toujours bon d’améliorer son efficacité, voire son efficience afin d’atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. » Aussi a-t-il reconnu que le travail décent imposé par l’évolution des sociétés, rime avec l’évolution des instruments juridiques internationaux du travail. « Pour ce faire, notre pays ayant ratifié les huit (08) conventions fondamentales de l’OIT et d’autres conventions techniques et de gouvernance, entend poursuivre sur cette dynamique », a révélé le représentant du Ministère ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale. Pour qui, son Ministère et ses partenaires sociaux ne ménage aucun effort sur la question pour y parvenir.
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Pour le mandant du ministre Adama Camara, ce séminaire qui est le 2ème du genre après celui de 2021, vient à point nommé en vue de renforcer les capacités des membres du CCTNIT et aussi pour impliquer véritablement les compétences techniques sur les thématiques traitées par les organes de contrôle de l’OIT.
« Le rapport dû par la Côte d’Ivoire porte sur 22 conventions ratifiées. Il traite les thématiques de l’égalité des chances, de l’administration et l’inspection du travail, des salaires, du temps du travail, de la sécurité et la santé au travail, de la sécurité sociale et de la protection de la maternité etc. », qui sont selon le représentant du ministre de l’Emploi et de la protection sociale, des préoccupations pour le gouvernement ivoirien.
Aussi pour lui, la prise en compte des conventions 189 et 190 considérant respectivement les questions des travailleuses et travailleurs domestiques et la violence et le harcèlement dans le monde du travail, à cet atelier de renforcement de capacité des membres du CCTNIT, traduit la volonté des participants à cet atelier de vouloir mieux cerner les contenus et de définir les stratégies idoines pour leur mise en œuvre.
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Pour Mar Mao, président de la Commission emploi de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), représentant le patronat, cet atelier traduit la volonté du gouvernement ivoirien de présenter des rapports de qualité à la Commission d’experts pour l’application des conventions et recommandations, mais aussi celle du Bureau international du Travail (BIT) à toujours encourager et apporter son appui technique aux Etats membres de l’OIT afin qu’ils s’acquittent correctement de leurs obligations constitutionnelles.
Il a exhorté les participants à s’investir dans les travaux pour mieux s’approprier les outils de contrôle de l’OIT afin d’obtenir des réponses à leurs attentes et préoccupations.
Au nom des travailleurs, la 3ème partie du CCTNIT, Mme Yaba Kimou de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), s’est acquittée d’un devoir envers l’OIT qui crée toujours les conditions pour que les mandants expriment leurs préoccupations. Elle a également dit merci à l’Etat de Côte d’Ivoire qui reste à l’écoute des travailleurs et fait des ouvertures pour que le dialogue social soit entretenu pour le bonheur des travailleurs ivoiriens. A en croire Mme Yaba Kimou, les travailleurs membres du CCTNIT se réjouissent de ce que la demande formulée par l’ensemble des membres ait trouvé un écho favorable pour que cet atelier se tienne effectivement.
« La bonne mise en œuvre des conventions 189, 190, 144 etc., nécessite leur parfaite maîtrise. Et cet atelier nous donne l’occasion de posséder ce savoir. Nous souhaitons que les échanges soient féconds pour qu’au sortir de cet atelier, cette valeur ajoutée puisse contribuer effectivement au processus de ratification rapide desdits instruments », a-t-elle lancé.
Représentant le directeur pays de l’OIT, Frédéric Lapeyre, Mme Anna Torriente, coordinatrice de l’Unité politique Emploi et tripartisme à l’OIT à Genève, a indiqué les points qui seront abordés à cet atelier. « Il sera abordé, entre autres points, les conventions relatives à la santé et sécurité au travail qui lors de la dernières conférence Internationale du travail a été érigée en principe et droit fondamental au travail. Cela traduit, la place centrale que peut jouer le CCTNIT dans la mise en œuvre des normes internationales du travail et particulièrement dans la concrétisation des principes et droits fondamentaux au travail. Cet atelier abordera aussi les conventions N° 189 et N°190 respectivement relatives aux travailleuses et travailleurs domestiques et au harcèlement et à la violence dans le monde du travail. Le bureau d’Abidjan, concernant ces conventions entend initier des actions en vue de leur ratification et nous osons croire que les feuilles de route qui sortirons de cet atelier permettrons d’y arriver », a précisé la représentant de l’OIT.
Pour Anna Torriente, l’application des normes internationales du travail est le socle de l’action de l’OIT et avec le Tripartisme, elles sont au cœur de l’OIT comme de toute activité du BIT. « C’est ici le lieu de saluer l’Etat de Côte d’Ivoire pour les actions entreprises en faveur de l’application des normes internationales du travail et du respect de ses engagements pris devant ses paires au sein de l’OIT, et la création du CCTNIT en est la parfaite illustration », a dit la représentante de Fédéric Lapeyre. Elle n’a pas manqué de souligner que « l’application de ces normes est un facteur essentiel de stabilité sociale, de progrès économique et d’une paix durable. »
« Je voudrais rappeler que le projet Commerce au Service Décent, à travers lequel l’OIT appui le Ministère de l’Emploi et de la protection sociale pour cet atelier, est financé par le gouvernement de Finlande et la Commission européenne. Ce renforcement de capacités s’inscrit donc dans la droite ligne des objectifs de ce projet qui nous voulons le croire permettra à la côte d’Ivoire, au sein des Etats membres de l’OIT, d’être davantage un modèle dans la mise en œuvre des normes internationales du travail », a souligné Anna Torriente.
Benoît Kadjo