La cérémonie de remise du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix, organisée ce jeudi 22 mai 2025 à l’hôtel Sofitel Hôtel Ivoire dans la commune de Cocody, a désigné le président du Conseil européen, M. Antonio Costa, lauréat de l’édition 2024. Par ailleurs, Mme Sonia Viveros, de la Fundacion de Desarrollo social afroecuatoriana azucar a, de son côté, reçu le Prix spécial de l’UNESCO.
C’est dans une ambiance empreinte de ferveur et d’émotion que l’UNESCO a attribué ce jeudi 22 mai 2025 à Abidjan, le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix et le prix spécial respectivement à M. Antonio Costa, président du Conseil européen et Mme Sonia Viveros de la Fundacion de Desarrollo Social Afroecuatoriana.
Présente à cette cérémonie, la directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay n’a pu contenir sa joie de se retrouver aux côtés du président ivoirien, Alassane Ouattara pour cette remise de prix. Elle a déclaré à cet effet, que bien que né en Afrique, ce prix a aujourd’hui une aura mondiale. En témoigne, selon elle, la liste impressionnante des récipiendaires jusque-là. Parlant du lauréat du jour, la première responsable de l’UNESCO dira que son sens de dialogue lui a permis d’œuvrer dans l’unité en faveur de son pays.

Mieux, « vous avez su œuvrer en faveur de relations internationales plus équilibrées, plus diversifiées notamment en défendant le renforcement de l’Afrique au sein des grandes instances onusiennes. Aujourd’hui, président du Conseil européen dans une période de redéfinition des relations de l’Europe avec le reste du monde, votre engagement pour le dialogue et la paix est particulièrement précieux », a-t-elle précisé également.
Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, étreint par l’émotion, n’a pu contenir sa joie. « Nous sommes heureux et honorés d’accueillir pour la troisième fois cette cérémonie en terre ivoirienne », a-t-il affirmé. Le président Ouattara a fait cette précision quelque peu capitale. « Madame la directrice de l’UNESCO, sous votre mandat le Prix Félix Houphouët-Boigny-UNESCO a pris de l’envergure. Cela témoigne de votre implication personnelle pour la promotion de cette distinction et pour la paix entre les hommes et les peuples », a-t-il dit.
À l’endroit du lauréat du Prix Houphouët-Boigny-UNESCO 2024 pour la recherche de la paix, le chef de l’Etat ivoirien soulignera que « ce prix vous a été attribué pour l’ensemble de vos œuvres et la constance avec laquelle vous avez gardé dans vos préoccupations de grandes responsabilités, le souci de la paix et de la promotion des pays en développement ». Sans oublier de faire un clin d’œil à Mme Sonia Viveros pour son travail de promotion pour la reconnaissance et le respect des droits des afro-descendants.
« Cette année 2025 sera marquée par l’élection du président de la République de Côte d’Ivoire. Je voudrais indiquer que toutes les dispositions nécessaires seront prises pour garantir la paix, la stabilité. C’est le lieu d’inviter l’ensemble de la Population ivoirienne à s’approprier les idéaux de paix du président Félix Houphouët-Boigny et privilégier en toutes circonstances l’intérêt national », a recommandé le président ivoirien.
Pour le lauréat de l’édition 2024, recevoir ce prix lui donne l’occasion de rendre hommage à l’Unesco pour le rôle exceptionnel qu’elle joue en matière d’éducation et de culture dans le monde. Ainsi dira-t-il, « recevoir ce prix représente une énorme responsabilité pour moi. Une responsabilité accrue par les nouvelles fonctions que j’assume et dans le cadre desquelles je dois continuer à défendre les valeurs pour lesquelles ce prix a été créé, et à les faire rayonner. La paix entre les nations. »
Et, c’est cette responsabilité qui a amené le président du Conseil européen à faire don du montant de ce prix à une institution internationale. Entre autres, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. Ce, au regard de leur travail visant à garantir la vie, la dignité, la sécurité et les droits fondamentaux de millions de personnes déplacées et de réfugiés dans le monde entier.
En ce qui concerne les violations des droits de l’homme et les conflits observés çà et là, le premier ministre portugais affirmera que : « nous ne pouvons pas accepter la violation des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies. Nous ne pouvons pas accepter les souffrances extrêmes infligées par la guerre à des adultes et des enfants qui voudraient juste vivre en paix. »
Enfin, citant Félix Houphouët à travers sa célèbre phrase, « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement », M. Costa encouragera les uns et les autres à porter ces mots aux quatre coins du monde afin de mobiliser les populations et les dirigeants politiques à rapprocher les peuples, les cultures et les civilisations au lieu de les éloigner les uns des autres. En somme « faire en sorte d’y parvenir ensemble », a-t-il souhaité.
Pour sa part, le président du jury ayant désigné le lauréat, Dr Denis Mukwenge, a mis l’accent sur les qualités de M. Antonio Costa. « J’ai assisté en date du 8 mai au 80e anniversaire de la fin de la 2e guerre mondiale lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, qui s’est déroulée en présence du président du Conseil européen. M. Antonio Luis Santos da Costa a rappelé à juste titre devant les Eurodéputés que la paix n’est jamais acquise ni permanente. ». Avant d’ajouter que « la paix ne peut se réduire à faire taire les armes et à obtenir un cessez-le-feu et un armistice car pour être juste et durable, elle ne peut faire l’économie de la justice, du respect des droits humains et du droit international. »
La paix selon M. Mukwenge, est avant tout une question de responsabilité, un combat de tous les jours. Autrement dit, elle va de pair avec la promotion de valeurs, comme les libertés et les droits fondamentaux pour tous, qui doivent être défendus à chaque instant. Dans ce contexte rempli d’incertitudes, dira-t-il, que le leadership incarné par Antonio Costa en tant que président du Conseil européen représente aujourd’hui un espoir, non seulement pour répondre au vacuum laissé par les Etats-Unis d’Amérique, mais surtout pour éviter que l’état de droit international ne bascule vers la loi du plus fort et le désordre global.
Et de soutenir par ailleurs que, « pour toutes ces raisons, je tiens à exprimer, en tant que président du Comité de sélection du Prix, avec le comité de ce prix qui est représenté par Mme Hayat Sindi, mes félicitations à notre lauréat, M. Antonio Luis Santos da Costa ». Par ce Prix, conclut-il, « nous saluons votre défense du multilatéralisme et vos efforts pour faire avancer les idéaux de paix et de justice qui, dans un monde sans cesse plus interdépendant, représentent la seule voie à suivre pour relever les grands défis de l’humanité et de la planète. »
Cette cérémonie de remise de prix, a été aussi l’occasion d’accueillir dans la capitale économique ivoirienne des personnalités venues d’horizons divers pour la circonstance. Notamment celle remarquée de M. Faure Gnassingbé Eyadema, président du conseil des ministres de la République du Togo.
Félix Yao