Le rideau est tombé sur les 4 jours de travaux dans le cadre de l’atelier sur la révision des normes statistiques du travail, organisé par l’Organisation internationale du travail (OIT) à Abidjan, du 13 au 16 septembre 2022, en prélude à la 21ème Conférence Internationale des statisticiens du travail (CIST) prévue en octobre 2023.
Nadia Touihri (statisticienne du travail au bureau régional de l’OIT Afrique) : « Cet atelier a réuni autour de thématiques chaudes pour le continent »
Au total, une trentaine de représentant de pays africains anglophone et français ont pris part en présentiel et en vidéoconférence à cette rencontre de formation sur la révision des normes statistiques du travail qui concerne les statisticiens du travail. Pour Nadia Touihri, statisticienne du travail au bureau régional de l’OIT Afrique, ledit atelier était une opportunité pour rassembler une trentaine de pays africain autour des thématiques qui sont des thématiques chaudes pour le continent. « Le travail des enfants, la protection sociale et l’informalité. Les trois (03) sujets sont interconnectés et il suffit d’agir, par exemple sur l’informalité nécessairement on va agir sur le travail des enfants et la protection sociale », a-t-elle indiqué.
Nadia Touihri a dit que « pour améliorer, il faut mesurer d’abord. Et que pour mesurer, l’OIT ne cesse d’améliorer les outils de collecte de données et la vulgarisation de ses outils afin d’harmoniser la collecte et d’assurer la comparabilité entre les différents pays et s’aligner au standard de recommandation à l’échelle internationale. » Aussi a-t-elle expliqué que parmi les objectifs clés de cette réunion d’Abidjan, figure la préparation de la résolution de la 21ème conférence internationale sur les statistiques de travail.
« Cette conférence se tiendra l’année prochaine à Genève. Et la résolution qui va être débattue et approuvée, c’est la thématique de l’économie informelle, sujet aussi important, aussi crucial, aussi intéressant pour le continent où le pourcentage de l’informalité dépasse le seuil de 70% », a affirmé la statisticienne du travail au bureau régional OIT Afrique. Elle a fait savoir que pendant les trois (03) jours de formation sur la révision des normes statistiques du travail, les participants ont discuté avec les personnes ressources du BIT des différentes étapes de cette résolution, les différentes directives de cette résolution pour refléter l’état du continent, des spécificités du continent africain et les obligations du continent pour que cette résolution exprime bel et bien la situation sur le continent.
Migoné Franck (Statisticien à INS Côte d’Ivoire) : « L’un des éléments clé, c’est l’intégration de la mesure de l’informel »
Pour Migoné Franck jeune statisticien à l’INS Côte d’Ivoire, ces 5 jours ont essentiellement porté sur la révision des concepts liés au secteur informel. En précisant que « l’un des éléments clé, c’est l’intégration de la mesure de l’informel, à la fois, de l’emploi informelle de manière générale, de l’intégration des questions de priorisation de la variable protection sociale comme définition de l’emploi informel mais aussi de la bonne mesure du secteur informel des entreprises qui sont dans le secteur informel, selon qu’elles soient enregistrées, selon qu’elles aient une bonne comptabilité et d’élargir cette mesure-là et de l’aligner à la 19ème et à la 20ème CIST qui donnent un cadre nouveau et de façon générale à la question d’emploi et des questions d’occupation. » « On sait qu’elles sont pertinentes pour nous praticiens de statistiques qu’on affecte de manière générale. Mais il y a encore un grand travail à faire, pour l’adapter, pour la conceptualiser à nos réalités. Ce sera un challenge nouveau qu’on pourra apporter encore l’année prochaine », a-t-il lancé.
Akapko Yao Cédric (INS Togo à la Direction des statistiques et du graphique et sociale) : « Nous avons eu beaucoup à apprendre sur les méthodes statistiques d’estimation »
Akakpo Yao Cédric de l’INS Togo, a fait savoir qu’au cours de cette réunion régionale en prélude à la 21ème Conférence des statisticiens du travail, ils ont eu à débattre sur des thèmes relatifs à l’économie informelle, le travail des enfants et la protection sociale. « Ce sont les 3 points qui ont articulé ces 5 jours de travaux, de séances d’échanges enrichissants grâce aux expertises de chacun, venu de part et d’autre de l’Afrique, des pays francophones et anglophones », a-t-il déclaré. Selon lui, en tant que statisticien, il a eu à apprendre sur le secteur informel, sur les rouages de la protection sociale, les politiques sociales, les différentes évaluations de la catégorisation du secteur informel dans les pays que ce soit en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord ou en Afrique Australe.
« Je dirai également que nous avons eu beaucoup à apprendre sur les méthodes statistiques d’estimation. Donc c’était vraiment enrichissant », a expliqué Akakpo Yao Cédric. Pour qui, cela a permis de renforcer leur capacités que ce soit en statistique référentiel ou en statistique descriptive. « Je tiens à remercier l’OIT pour cette initiative et j’encourage chaque pays de la sous-région et de l’Afrique à être un ambassadeur de l’OIT afin de pouvoir élaborer des plans d’actions nationales en conformité avec le plan d’action du BIT », a-t-il indiqué.
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Il faut noter que la BAD et d’autres institutions telle que la Commission économique pour l’Afrique (CEA), les Nations unies pour l’Afrique etc., ont été conviées à cet atelier de l’OIT sur les statistiques du travail.
Benoît Kadjo