Dix jours après le meurtre du notable Wadja Kodjo Denis du village N’Zima de Petit Paris, à Grand-Bassam, lors d’une opération de déguerpissement au quartier Laca, une importante rencontre s’est tenue le samedi 11 juin 2022, au palais royal des N’Zima Kôtôko de Côte d’Ivoire. C’était à l’initiative de Sa Majesté Awoulae Tanoe Amon, président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels.
À cette occasion, Sa Majesté Awoulae Tanoe Amon, roi des N’Zima Kôtôko, partageant la tristesse et la douleur de la population, a adressé ses sincères condoléances à la famille éplorée du notable, au peuple N’Zima, et à tout Grand-Bassam. Aussi a-t-il salué le calme et la dignité de la population face à cette douloureuse épreuve, tout en l’exhortant à persévérer dans cette voie. Car pour lui, toutes les communautés sont condamnées à vivre ensemble, mais force doit rester à la loi.
« Il y a mort d’homme et la loi prescrit que dans ces circonstances, c’est la justice qui se saisit de l’affaire. Cependant, avec le temps de la justice, il y a le Temps qui, lui, ne s’arrête pas et dont une des séquences est le temps de Vivre Ensemble », a-t-il déclaré. Il a, par la suite, inviter au renforcement de la fraternité qui a toujours existé entre les peuples.
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« Nous devons saisir cette douloureuse occasion pour renforcer cette fraternité par une alliance qui partira de cet acte tragique et qui, après purification de notre terre, pour lui rendre sa virginité, afin de conjurer toute calamité potentielle, préservera le vivre ensemble et favorisera un retour à une paix durable », a exhorté Sa Majesté Awoulae Tanoe. Il n’a pas manqué de mentionner que, comme alliance, celle-ci doit pouvoir reposer sur le Respect et la Tolérance.
Tolérance et pardon ont été également les maîtres mots des autorités administratives et politiques qui ont exprimé leur compassion par les voix du secrétaire général 2 de préfecture, Lago Mathieu, représentant la préfète, le député Sériba Coulibaly et le maire de la commune. À en croire, Jean-Louis Moulot, ce crime ou ce meurtre de notable Wadja ne restera pas impuni. C’est pourquoi il a demandé que cet acte perpétré par quelques individus égarés ne soit pas imputable à toute une communauté.
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Toutes ces invitations à l’apaisement ont été prononcées après un long moment d’écoute des différentes interventions de la population N’Zima Kôtôko à travers les porte-paroles des chefs, Nanan Whodjas Victor, des cadres, Jean-Baptiste Amicha, des femmes, Ama Rose, et des jeunes, Ébé Paul Marie, et surtout de celle du chef de Petit Paris, Nanan Kindja Tano. Tous ont crié leur colère et leur indignation. Martelant « que cela ne se reproduise plus jamais dans le royaume N’Zima Kôtôko », Ébé Paul Marie, au nom du peuple N’Zima meurtri, demande réparation aux autorités de la ville de Grand-Bassam.
Cette grande réunion, la première du genre après cet évènement malheureux, a vu la présence des autorités préfectorales, les élus locaux, le maire de la commune et le député, les responsables des Forces de Sécurité et de Défense, des chefs et notables N’Zima, des chefs de communautés vivant à Grand-Bassam, des religieux, la population N’Zima dans toute sa composante, cadres, femmes et jeunes.
Hipson Kanon