Grave erreur politique de Gbagbo

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Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien, ne veut plus du Front Populaire Ivoirien (Fpi) dont il est membre fondateur. Ce parti qui lui a permis d’accéder au pouvoir d’Etat pendant au moins une décennie. Gbagbo ne veut plus de Fpi  à cause de son premier, premier ministre, Pascal Affi N’guessan après son accession au pouvoir en 2000. Parce qu’il ne veut pas discuter de légalité pour le contrôle du Fpi avec Pascal Affi N’guessan qui est en quelque sorte son ‘‘petit’’. Donc, il a décidé de créer un nouveau parti politique.

Un nouveau parti politique ? Est-ce vraiment la solution ? En procédant ainsi, Laurent Gbagbo présente les choses sous un autre angle. Soit celui qui a décidé de rebondir politiquement ne veut plus de ce parti (Fpi) souillé qui l’a conduit pendant 10 ans dans les geôles de la CPI au Pays Bas. Soit parce qu’il ne veut plus, puisqu’il est en instance de divorce avec Simone Ehivet, l’ex-première dame, qui quant à elle se réclame toujours du Fpi, revoir cette dernière lors des rencontres à venir. Sinon, à la vérité Affi n’est pas un obstacle pour Gbagbo pour remettre le Fpi sur les rails.

Au contraire, le retour de Laurent Gbagbo avait suscité un véritable espoir pour les militants de l’ex-parti au pouvoir qui n’ont pas été épargné par le vent de la division qui a soufflé sur tous les partis même sur le Pdci-Rda, sous le régime Ouattara. Ce régime qui, il faut le dire tout net, à réussir sa politique de diviser pour régner. Gbagbo devait montrer qu’il est un grand politicien. Et comme la mère poule, ramener tous ses poussins dispersés par l’épervier, après son passage. Mais hélas, mille fois hélas.

C’est le camp Ouattara qui doit se frotter les mains. En se réjouissant de ce que, Gbagbo vient d’ouvrir un autre boulevard pour lui permettre de consolider son avance. Et par cet acte, Laurent vient de démontrer son incapacité à régler les contentieux au sein de son parti. Avec cette décision, Gbagbo fait la promotion du culte de la personnalité plutôt que de chercher à pérenniser le parti pour lequel beaucoup de ses compagnons ont sacrifié leur vie.

Alors, il ne faut pas s’étonner que si aujourd’hui, Gbagbo n’est plus, ce qui n’est pas notre souhait, que ce nouveau parti qu’il veut créer ne puisse plus vivre. Parce que ce parti ne sera qu’un club de soutien des GOR (Gbagbo Ou Rien), un parti sentimental, un parti pour adorer Laurent Gbagbo. Plutôt qu’un parti pour rassembler des militants ayant une même idéologie politique pour un même combat politique. C’est que représentait jusqu’à preuve du contraire, le FPI. C’est donc une grave erreur politique que vient de commettre Laurent Gbagbo. Et il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Ce n’était qu’un avis !

Benoît Kadjo