La fondation Mam’ange connect dont l’initiatrice est Clémence Kouassi a organisé le vendredi 08 mars 2025, la première édition de son dîner gala de charité pour le compte des enfants prématurés du CHU de Bouaké. Cette cérémonie de recherche de fonds pour l’achat de couveuses d’une valeur de 10 millions FCFA pour le CHU de Bouaké a eu pour cadre un hôtel du quartier de la Riviera golf dans la commune de Cocody.
Le thème de ce dîner gala de charité de Mam’ange connect est « Donner la vie dans un endroit sécuritaire et serein n’est pas un privilège mais un droit pour toutes les femmes. » A cette occasion, la fondatrice, Clémence Kouassi a donné les raisons de la création de Mam’ange connect, partie d’une histoire personnelle après avoir elle-même perdu son propre fils. Ainsi, à travers la création de cette fondationi de bienfaisance, elle entend porter la voix de tous ceux qui ont été brisés par la perte d’un enfant.
« Il me fallait porter haut cette voix. Je me suis rendue compte qu’en Afrique on parle très peu de santé mentale. Dans la Bible, Dieu parle de la veuve et il parle de l’orphelin. Mais nulle part, il n’existe un mot approprié pour une femme qui perd un enfant » a-t-elle déploré. Elle trouve que c’est contre nature. Cependant, Clémence Kouassi croit que de toute douleur nait une force, « celle de se reconstruire et de transformer nos histoires en outils de prévention et de guérison. »
L’initiatrice de Mam’ange connect pense que c’est ensemble désormais que ce combat contre la mortalité infantile liée aux naissances prématurées doit être mené pour aider d’autres femmes à ne plus vivre ce qu’elle a vécu. Aussi espère-t-elle encore sauver les bébés prématurés ou victimes d’insuffisances respiratoires des femmes qui iront au CHU de Bouaké pour accoucher.
Clémence Kouassi en a profité pour inviter ses convives à faire parler leur cœur au nom de cette cause si chère â son âme. « Alors ce soir nous allons manger. Nous sommes beaux. Nous allons danser nous allons rire. Mais nous n’oublions pas ce qui nous réunit ce jour en ce lieu, c’est à dire sauver des vies. Mettez la main à la poche. Je vous remercie », a-t-elle a déclaré.
La fondatrice de Mam’ange avait à ses côtés plusieurs coachs motivateurs, psychopédagogues dont Odile Pohan. A cette occasion, Mme Pohan a expliqué qu’elle a décidé d’accompagner la fondation Mam’ange connect en raison de l’intérêt du sujet qui parle de santé mentale et de traumatisme.
« Vous savez parfois quand il y a absence de matériels et l’enfant meurt, le traumatisme est encore plus grand. Parce qu’on se dit quelque chose a manqué », a fait comprendre la psychopédagogue.
Elle a également lancé un appel à l’endroit des âmes de bonnes volontés en les invitant à jouer chacune sa partition. Parce que pour Odile Pohan voir des enfants mourir pour un manque de couveuse est inquiétant et qu’il fallait y remédier. « La fondatrice de Mam’ange, vous savez a vécu cette même situation et au lieu de se morfondre, elle a choisi de mettre sur pied cette fondation pour éviter à d’autres femmes de connaitre le même sort », a-t-elle interpeller.
Cette première édition de ce dîner gala de charité a également enregistré la participation de Guillaume Kenom médecin, gynécologue, obstétricien. Il a, quant à lui, conseillé aux femmes de se mettre dans les conditions de surveillance de consultations prénatales pour lutter contre les facteurs de risques. En suivant à la lettre les consignes de son médecin ou gynécologue en vue de combattre les pathologies qui créent des anomalies de morbidité et de mortalité que sont l’anémie, l’hypertension, les fibromes… A savoir contre toutes ces maladies à l’origine des grosses à risques.
Pour le médecin Guillaume Kenom, le niveau social d’un pays se mesure en fonction du taux de morbidité ou de mortalité de l’enfant ou de la mère. Et le combat doit se faire à travers une surveillance organisée au niveau de la santé publique. « D’accord, c’est une question d’argent mais aussi d’organisation nationale », a-t-il préconisé.
Il faut noter que la fondation Mam’ange, œuvre aussi pour la promotion de la santé mentale positive en tenant compte souvent d’un monde sourd aux blessures invisibles. Dans la même veine, l’une des missions de Mam’ange connect selon sa fondatrice, c’est d’œuvrer pour le soutien psychologique à des parents qui ont perdu un enfant communément appelés ‘‘parange’’.
Hélène Aka