Le chômage et le déficit d’emplois sont tous deux tombés sous les niveaux d’avant la pandémie, mais le chômage mondial augmentera en 2024, et l’accroissement des inégalités et la stagnation de la productivité sont des causes de préoccupation, selon le rapport de l’OIT « Emploi et questions sociales dans le monde: Tendances 2024 ».
GENÈVE (OIT Infos) – Les marchés du travail ont fait preuve d’une étonnante résilience malgré la détérioration des conditions économiques. Cependant, la reprise post-pandémie reste inégale alors que de nouvelles vulnérabilités et des crises multiples compromettent les perspectives d’une plus grande justice sociale, selon un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT).
Le rapport de l’OIT Emploi et questions sociales dans le monde: Tendances 2024 constate que la croissance du PIB de l’Afrique est estimée à 3,8 % en 2022, après les bouleversements provoqués par la pandémie en 2020 et 2021. En 2023, la croissance devrait avoir ralenti à 3,1 % en raison de divers facteurs, notamment le conflit en Ukraine et son impact sur les marchés des matières premières.
Un rebond à 3,8 % est attendu en 2024, alimenté en partie par la hausse des prix des matières premières qui profite aux exportateurs. Les risques à la baisse comprennent toutefois les pressions inflationnistes, les fluctuations continues des prix des matières premières et les tensions au Moyen-Orient.
L’Afrique du Nord a connu une croissance plus faible de 2,7 % en 2023, affectée par des chocs externes tels que la sécheresse et les inondations. Une reprise à 3,5 % est prévue en 2024 et à 4,4 % en 2025. Toutefois, la croissance varie d’une sous-région à l’autre.
Création a besoin a population active de l’Afrique subsaharienne est en plein essor, avec 53 millions de personnes supplémentaires en âge de travailler en 2023 par rapport à 2019. Cette population active devrait encore augmenter de 14 millions de sonnes en 2024. Le taux de chômage moyen a été estimé à 5,8 % en 2023, contre 5,9 % en 2019. Cela correspond à un total de 27 millions de personnes. Pour les jeunes, le taux de chômage est plus élevé, 8,9 %, soit 9,4 millions de personnes, ce qui les expose au risque de désillusion et de détachement du marché du travail.
La création d’emplois suit le rythme de l’augmentation de la population active, mais tous les travailleurs n’occupent pas des emplois décents et productifs. L’emploi informel continue de dominer en Afrique (86,5 %), ce qui souligne l’urgence d’améliorer la qualité des emplois et de réduire la pauvreté des travailleurs.
En 2022, près de 60 % des travailleurs avaient un emploi mais vivaient dans des ménages en dessous du seuil international de pauvreté « modérément pauvre » de 3,65 USD par personne et par jour en termes de PPA (contre 63,8 % en 2013).
Info : OIT