Le Parti communiste de Côte d’Ivoire s’est prononcé, à travers une déclaration dont copie est parvenu à la rédaction de justeinfos.net. Dans cette déclaration, ce parti anti impérialiste a dénoncé cet autre coup d’Etat même si certains estime que ce coup de force a bénéficié d’un soutien populaire.
On avait noté des progrès du peuple burkinabè après son irruption sur la scène politique en novembre 2014, lors de l’insurrection qui a chassé du pouvoir Blaise Compaoré, un autre militaire. Il y avait lieu de penser que ces progrès se poursuivaient. Les faits nous montrent aujourd’hui les limites de cette expérience et que la pression des forces réactionnaires (impérialistes, djihadistes, militaires) demeure forte sur la situation politique.
Le dernier coup d’état vient pour rappeler que l’insurrection contre Blaise Compaoré en 2014 n’aura été qu’une étape de plus sur le long chemin menant à la réalisation des aspirations du peuple burkinabè à une société débarrassée des obstacles de toutes sortes. Après la longue série des coups d’état militaires des années 1966-1987, les militaires reviennent en force en reprenant le pouvoir d’Etat au détriment du président Roch Marc Christian Kaboré. Selon les observateurs, ce coup d’état a été précédé de mutineries dans plusieurs casernes du pays (Ouagadougou, Kaya, Ouahigouya).
Les militaires, auteurs de ce coup, se réclament du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Ce Mouvement est présidé par le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, formé dans les écoles militaires françaises). Ils ont déclaré la suspension :
- De la constitution
- De l’assemblée nationale
- Du gouvernement
Ils ont décrété, entre autres :
- La fermeture des frontières
- La mise en place d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin
Ce MPSR entend : «proposer dans un délai raisonnable (…) un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous ».
Ce ne sont là bien entendu que des promesses de militaires, notamment celle de « retour à un ordre constitutionnel accepté de tous ». Compte tenu du nombre important de coups d’état survenus au Burkina Faso ces 60 dernières années, il est difficile de considérer qu’il s’agit d’un avertissement au peuple de ce pays. Il semble, selon des observateurs, que le présent coup d’état ait bénéficié d’un soutien populaire. Mais de quel soutien populaire s’agit-il ? La question mérite d’être posée.
L’expérience du peuple du Burkina en matière de pouvoirs militaires et l’expérience mondiale, permet de dire au peuple et aux travailleurs du Burkina Faso de rester vigilants. Il est vrai que le régime civil de Roch Marc Christian Kaboré était pro-impérialiste, incompétent, notamment en matière de lutte contre l’insécurité, corrompu, dans ces conditions, vouloir un changement est compréhensible. Mais le peuple Burkinabè a intérêt à rechercher la voie d’un meilleur changement.
Fait à Abidjan, le 26 janvier 2022
Le Parti Communiste de Côte d’Ivoire