La Coalition des organisations des victimes des crises et assimilés de Côte d’Ivoire (COVICA-CI) a commémoré, le samedi 12 avril 2025, ses disparus de la crise postélectorale de mars 2011, en présence du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly. Cette cérémonie a eu pour cadre le cimetière municipal d’Abobo sis au quartier d’Abobo Baoulé, abritant deux caveaux des victimes.
« Lorsque j’ai été sollicité par la coalition des victimes, j’ai hésité parce que c’est un débat qui est récurrent. Beaucoup de gens pensent qu’il faut tourner la page. Il ne faut pas tourner le couteau dans la plaie. On veut aller à la réconciliation. Il ne faut pas revenir sur ce qui s’est passé etc. Puis d’autres ‘au contraire pensent que le devoir de mémoire doit faire en sorte que cela ne se reproduise plus », a indiqué le ministre Amadou Coulibaly, à l’entame de ses propos.

Le ministre de la communication a, par la suite, expliqué le bien-fondé de cet exercice. Car pour lui agir par devoir de mémoire permet le témoignage de l’histoire. Un moyen selon lui pour que les nouvelles générations sachent et évitent les mêmes situations de traumatismes.
Le porte-parole du gouvernent ivoirien, en faisant l’inventaire de toutes les crises survenues en Côte d’Ivoire de 2000-2021 a déploré les tueries massives qui en ont découlées. Il pense que c’est du jamais vu en terre ivoirienne. « Nous sommes tous témoins de la Côte d’ivoire moderne. Il y a toujours eu des crises dans notre pays depuis les années 80 quand on a commencé les élections au sein du parti unique. Mais jamais il n’y a eu autant de morts. Même depuis 2011 où les tueries de masse ont cessé, nous avons eu des crises mais jamais autant de morts », a-t-il fustigé.
Malgré ce qui précède, le ministre Amadou Coulibaly n’a pas manqué de se réjouir de la gouvernance aujourd’hui du président de la République Alassane Ouattara. Qui selon lui, depuis son accession à la tête de la magistrature suprême ivoirienne, a su juguler les vieux démons de la violence. En réussissant à faire des forces de l’ordre de Côte d’Ivoire, des forces républicaines. « Parce que le président de la République en tant qu’homme d’État a compris que les forces de l’ordre, ne sont pas une milice à sa disposition », a-t-il affirmé.
De son côté, la COVICA-CI, par la voix de son représentant, Yacouba Ouattara a confié que cette cérémonie de commémoration n’était nullement le lieu de raviver les flammes de la haine ni de la division. « Cette cérémonie est un acte de mémoire nécessaire. Il est impératif de ne pas oublier. Car c’est en nous souvenant du passé que nous pouvons construire un avenir différent, de paix, de réconciliation et de cohésion sociale », a prôné Yacouba Ouattara.
Le ministre Amadou Coulibaly avait à ses côtés, Jeanne Peuhmond, deuxième vice-gouverneur du District Autonome d’Abidjan (DAA. Il faut, par ailleurs, noter la présence de plusieurs guides religieux à cette cérémonie commémorative des victimes. Ces derniers ont prié pour conjurer pour toujours les actes barbares et deshumanisants.
Hélène Aka