Il est clair que certains militants de l’opposition, à la vue des anciens alliés devenus adversaires politiques, au sortir de ce tête-à-tête, n’ont pas caché leur amertume. Parce que ces derniers, avaient voulu voir le président Bédié poser des préalables avant de rencontrer le président Alassane Ouattara. A savoir qu’il demande la libération des prisonniers politiques d’abord. Ces prisonniers poliliques que sont : son numéro 2, Maurice Kakou Guikahué, Pascal Affi N’guessan, président du Fpi et porte-parole de l’opposition, N’dri Pierre Narcisse…, le retour de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, de Guillaume Soro contre lesquels le pouvoir judiciaire doit abandonner toutes les charges etc. Et pourquoi pas demander, de prime à bord, l’annulation de la présidentielle du 31 octobre 2020, considérée par les militants comme une mascarade.
Considéré les choses sous cet angle, c’est s’ériger en militants fanatiques et extrémistes. Le président Bédié en acceptant ce premier rendez-vous avec le président Ouattara, fait preuve d'un homme politique ouvert au dialogue. Mais pas un obstacle au dialogue, à la réconciliation et à la paix. Et pour rassurer les uns et les autres, n’est-ce pas que cette occasion a permis au président Bédié de dire au président Alassane Ouattara ses préalables pour continuer ce dialogue qui doit être franc et sincère ?
Il faut éviter d’aller vite en besogne. Comme le dit un adage populaire : « Cœur chaud ne mange pas du riz chaud ». Le meilleur est à venir. Et ce meilleur doit se faire dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Une Côte d’Ivoire où on ne doit plus jamais enfreindre la loi organique, une Côte d’Ivoire où la parole donnée devient plus que sacrée etc. Et tout cela peut être possible, si les uns et les autres acceptent de se parler, de s’écouter mutuellement et de tirer les conclusions qu’il faut pour ne plus jouer avec les lois que les Ivoiriens eux-mêmes se sont fixées. Il est donc temps d’abandonner les orgueils personnels. Pour l’intérêt supérieur de la Nation. Houphouët-Boigny, ne disait-t-il pas que « Le dialogue est l’arme des forts » ?
Benoît Kadjo